Une centaine d'opposants et de partisans au projet de Center Parcs à Roybon, en Isère, se sont rassemblés dans une ambiance tendue, mais sans violences, ce samedi 7 février au matin. Une marche, organisée par les militants "zadistes", comprenez les défenseurs de la zone, a ensuite débuté.
Dans un communiqué, les militants avaient appelé cette semaine les citoyens à participer à trois jours d'échanges et de sessions musicales sur la ZAD ("Zone à défendre") au cours desquels les participants étaient invités à "construire des cabanes et des barricades". Les participants étaient invités à amener des planches, des outils et des bâches pour une manifestation inscrite dans le cadre d'un festival nommé "Open Barricads", trois jours "de fête et de concerts" les 7, 8 et 9 février.
Le cortège formé d'une centaine d'opposants au projet de Center Parcs a convergé, dans le calme, vers la "Zone à défendre" (ZAD), située aux abords du chantier, sans jamais rencontrer de barrages, au contraire de ce qu'avaient promis la veille les partisans du projet, déterminés à leur faire barrage.
Plusieurs arrêtés préfectoraux et municipaux avaient été pris par les autorités pour interdire cette manifestation. Arrêtés dont les militants "zadistes" ont immédiatement dénoncé "l'illégalité", estimant qu'ils n'étaient "pas valables car non signés".
De leur côté, quelques 150 partisans du projet avaient pris place dès 06H00 ce samedi, à proximité d'une dizaine de points d'accès menant au chantier pour tenter d'arrêter l'avancée du cortège, selon leur porte-parole. En fait, avant le départ du cortège, partisans et opposants se sont opposés dans une vaine bataille d'arguments parfois émaillée de quelques frictions. "Retourne dans le Larzac!" a lancé un partisan du projet. "Ce sont eux qui sont dans l'illégalité en occupant le chantier et la maison forestière", a souligné Christian Luciani, le président de l'association Vivre en Chambaran, la zone humide sur laquelle doit être construit le complexe.
"Venez, on ouvre les porte aujourd'hui. On veut vous montrer les dommages qui ont été causé par le défrichement sur le chantier", répond Raoul, la trentaine, militant "zadiste".
Sur place, l'accès à la ZAD, recouvert par la neige, est aujourd'hui encadré par des cabanons de bois construits au cours des dernières semaines.