L'ex-porte-parole de Génération Identitaire était jugé mardi 20 janvier à Lyon pour des faits de provocation à la haine raciale avec en toile de fond les maraudes organisées par le mouvement d'extrême droite au bénéfice de SDF français dits "de souche".
Âgé de 25 ans, Damien Rieu (un pseudonyme) qui occupe actuellement des fonctions de directeur adjoint de la communication de la mairie (FN) de Beaucaire, était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Lyon pour des propos tenus dans un reportage diffusé sur la chaîne de télévision locale TLM, consacré à ces maraudes qui avaient suscité la polémique à leur lancement à l'hiver 2013.
Les Français de souche vivent aujourd'hui dans la rue. Ils ne peuvent accéder aux centres d'hébergement et ont des problèmes de logement. C'est le facteur immigration qui est responsable de cette situation", avait déclaré M. Rieu à l'occasion de ce reportage diffusé le 22 janvier 2013.
Ces propos qui ont fait l'objet d'une plainte de SOS-Racisme ont valu à son auteur d'être renvoyé devant la justice en compagnie du directeur de la rédaction de TLM au moment des faits, Jean-Pierre Vacher. Celui-ci s'est défendu d'avoir fait passer à l'antenne un reportage "appelant à la haine raciale", arguant avoir fait preuve "d'équilibre" en donnant également la parole à un bénévole de la Croix-Rouge et au préfet du Rhône. Invoquant l"impérieuse nécessité d'informer", son conseil Me Alain Jakubowicz a plaidé la relaxe. Le reportage "est loin d'être une apologie de ce personnage", a dit l'avocat en désignant M. Rieu.
Celui-ci a reconnu avoir tenu de tels propos mais estimé devant le tribunal ne pas avoir eu le sentiment d'avoir "contrevenu à la loi". "On serait bien en peine de définir ce qu'est un Français de souche et condamner (mon client, ndlr) pour ça reviendrait à interpréter ses propos", a avancé son défenseur, Me Pierre Dufour, tout en plaidant également la relaxe.
Dans un bref réquisitoire, le parquet a requis six mois avec sursis à l'encontre du militant identitaire et s'en est remis à l'appréciation du tribunal concernant le responsable de TLM.
Jugement le 17 mars.