A Mionnay dans l'Ain, plusieurs hectares d'arbres ont été abattus illégalement sur des parcelles privées. L'escroc a été démasqué, une enquête est en cours.
Une forêt privée de 10 hectares dans l'Ain a été amputée d'un tiers de sa surface. Il y a encore quelques semaines, s'y trouvaient des chênes, des frênes et des acacias. Tous abattus, sans l'accord des propriétaires. Les coupes sauvages ont duré 2 mois.
Des bois coupés de manière anarchique
En décembre, personne ne s'étonne des bruits des tronçonneuses. C'est normal en cette saison. Chacun croit que les coupes sont entreprises par les propriétaires en toute légalité. Elles sont faites en retrait des lieux de passage, protégées des regards. Début février, des chasseurs des environs s'étonnent que du bois soit tronçonné sur un partie de leur parcours. Ils contactent Gilbert Girodon, le propriétaire de la parcelle qui se rend, lui-même, sur place pour vérifier et alerte ses voisins.
Gérard Cormorèche, gestionnaire de forêts pour le Crédit mutuel, est consterné. Pour lui c'est du saccage. "Ces chênes auraient pu être coupés dans 20 ou 30 ans. Ils auraient été de très beaux chênes avec un bois de qualité". Henri Thivand, propriétaire, est très touché. Les bois appartenaient à ses parents. Il y tenait. "C'est scandaleux qu'on puisse se permettre de vendre du bois qui n'est pas à soi".
Intrigué, Henri Cormorèche, maire (UDI) de Mionnay, se rend lui aussi sur place. Devant l'importance des tas de bois et la mauvaise qualité de la coupe, il mène son enquête et découvre "le pot aux roses".
Une escroquerie pilotée du village voisin
L'enquête de gendarmerie dévoile que c'est un habitant du village voisin qui a commandé la coupe à une entreprise polonaise, un homme qui a prétendu être le propriétaire des 3 hectares. Le forfait a été découvert avant l'expédition du bois. Quatre camions ont pu être stoppés.
Les contrevenants n'ont pas eu le temps de récupérer les stères. Le montant du butin s'élève à 80 000 euros. Depuis, les tas de bois sont surveillés car d'autres camions rodent pour s'en emparer. Alors que les prix du bois flambent, son vol est un délit apparemment courant dans les campagnes.
Le site ravagé
Des plaintes ont été déposées, une enquête de gendarmerie est en cours.
La coupe a été très mal réalisée. La remise en état de la forêt sera compliquée. En l'état, il est impossible de replanter.
De plus, le bois n'étant pas marqué, le partage est complexe tout autant que le déblayage.
Au-delà d'un vol, ces actes ont provoqué la destruction d'un écosystème longtemps préservé. Il faudra du temps à la forêt pour retrouver de sa superbe.