Le phénomène est inquiétant, des fermes sont victimes de cambriolages avant les fêtes. Dans l'Ain, les gendarmes redoublent leurs contrôles et le comité de la volaille de Bresse appelle à la vigilance.
Les volailles de Bresse roulées, poulardes et chapons, se vendent entre 30 et 50 euros le kilo aux Glorieuses de Bresse . Le prix varie aussi en fonction de leur classement lors de ce prestigieux concours centenaire. Chez les commerçants, les prix de ces volailles fines peuvent aussi flamber. Ce sont les stars des tables de fête. Ces produits de haute gastronomie, made in Bresse, ont fière allure, bardée de cocardes et de rubans tricolores. À Bourg-en-Bresse, Montrevel, Louhans ou Pont-de-Vaux, on se bouscule aussi pour les admirer, "pour le plaisir des yeux".
Objet de Convoitises
Mais ces produits d'exception suscitent la convoitise. Dans l’Ain, trois éleveurs ont récemment été volés. L’un d’eux venait de charger ses volailles dans une camionnette. Elles étaient prêtes pour les Glorieuses. Le préjudice est estimé à plusieurs milliers d’euros. Ces volailles de luxe ont la cote. La période est à risque pour les éleveurs qui effectuent les derniers préparatifs de leurs produits ou parfois se préparent tout juste à les expédier.
L'exploitation de Clémence Rolly a également été victime d’un cambriolage dernièrement. "Ils savaient bien qu'il y avait des poulets en ce moment. Ce n'est pas toujours le cas chez nous, on ne fait pas de vente directe dans l'année. Ils sont rentrés juste là", explique l'éleveuse de Curtafond en pénétrant dans les chambres froides. "On se rend compte qu'à l'approche des fêtes, c'est toujours une période où les fermes sont visitées malheureusement (...) On est sans doute un peu épiés et surveillés", ajoute l'éleveuse qui envisage d'équiper son exploitation en caméras de vidéosurveillance. La ferme est aujourd'hui en cours de sécurisation.
Surveillance accrue
Retour au concours. À quelques jours des fêtes, les éleveurs doivent avoir conscience, qu’ils ont entre leurs mains des produits de luxe très convoités.
"Les volailles de Bresse ont une valeur importante. Elles ont été élevées pendant des mois. Les éleveurs les ont chouchoutées. Il y a un travail énorme pour les préparer. Elles ont une valeur marchande importante et un prix important pour le consommateur", assure Katy Mondon, représentante du Comité Interprofessionnel de la Volaille de Bresse. "On informe les éleveurs. Ils doivent faire preuve d'une vigilance accrue au mois de décembre", ajoute-t-elle. Les voleurs s'emparent aussi bien des volailles vivantes que des produits déjà préparés.
"On travaille énormément avec la gendarmerie tout au long de l'année et de manière plus régulière en fin d'année. Ils font des tournées plus régulières sur les exploitations, mais ça n'empêche pas les cambriolages", déplore-t-elle.
Les voisins des exploitations sont aussi alertés. Le comité interprofessionnel de la volaille de Bresse en appelle à la vigilance de chacun.