L'Europe vient de voter la possibilité pour les agriculteurs bio de vendre leurs semences. Jusqu'ici, la vente de graines était aux mains de grands groupes. Avec cette décision il s’agit de relancer la diversité génétique adapté au territoire. Une aubène dans l'Allier.
Nathalie Cerclé est maraîchère bio. Chaque année, elle vend 3 000 plants de légumes de 80 variétés différentes. Et d’ici 2021 elle pourra fournir directement les graines sélectionnées sur sa ferme.
« Les jardiniers qui vont être autour vont avoir la capacité de venir acheter des graines qui vont être adaptées au territoire. C’est ce qu’on fait déjà avec les plans et c’est ça qui est intéressant, c’est de continuer à travailler dans du local. C’est d’avoir des graines de l’Allier, c’est très important ça ».
L’objectif à la ferme de Layat est de devenir autonome au maximum. Il s’agit pour eux de produire et de vendre des semences adaptées au territoire. « Vraiment l’argument, c’est de pouvoir conserver la génétique de nos propres territoires. Et là en faisant ce poireau de 40 ans parce que là, je suis sur un poireau que j’ai acheté, mais dans 10 ans cette graine elle aura évolué parce qu’elle aura grandi sur mon sol », continue Nathalie Cerclé.
80 % des variétés de légumes cultivés ont disparu
Depuis 1981, les maraîchers doivent faire homologuer et inscrire leurs semences sur un catalogue avant de les commercialiser. Depuis six multinationales détiennent le monopole. 80 % des variétés de légumes cultivés ont disparu.
« Ca a désenrichi toutes les gammes dans nos campagnes. Tout le monde sème les mêmes semences. Que ce soit dans le Nord de la France ou ici qui sont proposées sur ce catalogue. Du coup remettre en question cette approche, ça va nous permettre à nous de pouvoir retravailler sur de la semence ancienne », explique Stéphane Sabot, maraîcher bio.
Seulement 12 espèces végétales et 5 espèces animales fournissent les trois-quarts de notre alimentation.