À Moulins dans l'Allier, le centre de formation des apprentis organisait un concours culinaire avec des éleveurs et le syndicat des bouchers de l'Allier. L'occasion de mettre en avant l'intérêt du métier alors que les postes vacants sont de plus en plus nombreux. Il manquerait 5 000 bouchers en France.
Mardi 12 novembre, à Moulins, dans l’Allier, le centre de formation des apprentis a organisé un concours culinaire. Les bouchers commencent les premiers. Ils sont apprentis en 2ème année. Sous l’œil des professionnels, ils doivent préparer un filet de rumsteck façon tournedos. Enzo Omar, apprenti en 2ème année de CAP boucherie, explique : “Ce ne sont pas des gestes qu’on a l’habitude de faire. Pour mon apprentissage, c’est très intéressant. Je veux prouver que je peux faire du bon travail”.
Un secteur qui n'attire plus
Ces futurs bouchers sont 8 sur un effectif de 10. Jusqu’il y a encore deux ans, ils étaient deux fois plus nombreux à être inscrits au centre de formation des apprentis de l’Allier. Un des signes que la profession n’attire plus. Joel Darges, boucher-charcutier retraité, souligne : “Pour moi qui suis un passionné, un ancien boucher, la réussite passe par des sacrifices. Quand on aime ce que l’on fait, c’est beaucoup plus simple”.
"En voyant ce que les autres peuvent faire et proposer, ils s’enrichissent"
La viande est jugée crue dans une présentation vitrine. Elle l’est également une fois cuite. Les apprentis cuisiniers s’en chargent, après avoir préparé les accompagnements. Ils sont trois à s’être inscrits à ce concours. Carla Pueyot, apprentie en 2ème année de CAP cuisine, précise : “C’est intéressant. On apprend des choses. Cela nous aide à préparer le futur, comme les examens”. Dans cette filière, les effectifs sont à peu près stables. On compte actuellement 52 apprentis en 1ère et 2ème année. Le métier est plus médiatisé, notamment grâce aux concours de meilleur apprenti et de meilleur ouvrier : c’est un stimulant pour les élèves. Stéphanie Ferreira, cheffe de cuisine chez un traiteur, rappelle : “En voyant ce que les autres peuvent faire et proposer, ils s’enrichissent. Ils voient ce qu’ils ont dans la tête et ce qu’ils produisent”.
Ces productions sont jugées par un jury de personnalités, de producteurs et de professionnels. Tous connaissent les difficultés de ces filières d’apprentissage. En matière de boucherie, dans l’Allier, 300 offres d’emploi l’an dernier n’ont donné lieu qu’à 5 candidatures.