Les pompiers ont inspecté toutes les maisons impactées dans la commune du Teil, après le séisme qui a frappé l'Ardèche et la Drôme lundi 11 novembre. 200 logements seraient "difficilement habitables", et des bâtiments menacent de s'effondrer. Les pompiers craignent une réplique.
Deux jours après le tremblement de terre qui a frappé la vallée du Rhône, l'heure est à l'évaluation et à la mise en sécurité des bâtiments impactés par les secousses. Le tremblement de terre a provoqué de nombreux dégâts au Teil en Ardèche, ville de 8 500 habitants limitrophe de Montélimar dans la Drôme. 895 logements ont été impactés dont 200 très lourdement. 200 personnes restent à héberger, ce mercredi 13 novembre.
Inspection des maisons
80 sapeurs-pompiers sillonnent toujours la commune du Teil, ce mercredi 13 novembre, pour inspecter et sécuriser les maisons et édifices impactés par le tremblement de terre. Parmi eux, 30 secouristes sont venus de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes pour renforcer les équipes du département de l'Ardèche. Des spécialistes en sauvetage et déblaiement, ainsi que des membres de l'Association de Génie Parasismique (AGP) ont participé aux inspections de bâtiments. Toutes les maisons fragilisées par le tremblement de terre ont été inspectées à ce jour et celles qui présentent des fissures profondes, ou qui risquent de s'effondrer, sont classées "rouge" par les pompiers.Pour les habitants, le classement en "rouge" signifie que l'accès à leur maison est dès lors interdit. C'est le cas de la maison de famille de Henri Ollier, un propriétaire sinistré, qui dispose de la matinée pour vider le bâtiment de ses biens personnels : "c'est très difficile. Ce sont tous les souvenirs de la famille", regrette-t-il. "Nous traitons la sécurisation des espaces publics, nous faisons le tour des rues et stabilisons notamment les cheminées qui menacent de tomber", explique Alain Juge, directeur adjoint du SDIS en Ardèche. Dans certaines rues, les dégâts visibles sont impressionnants. Selon le maire du Teil, 2 clochers du village risquent toujours de s'effondrer.
200 logements "difficilement habitables"
Une cinquantaine d'habitants du Teil ont encore dormi dans un gymnase mardi soir, et au total 200 restent à héberger ce mercredi 13 novembre. La veille, ils étaient plus de 200, selon la préfète de l'Ardèche, Françoise Souliman, à avoir passé la nuit dans 3 gymnases mis à disposition par la mairie. D'autres ont dormi chez des proches. Selon Mme Souliman, "entre 250 et 300 personnes ont été touchées de manière importante" au Teil. Le maire évoque de son côté quelque "200 logements" qui seront "difficilement habitables en l'état". Il a déjà appelé les assurances "à jouer leur rôle" et à "prendre en compte les sinistres dès aujourd'hui", sans attendre le décret de catastrophe naturelle de la commune.Des centaines d'habitants se sont fait enregistrés comme sinistrés, sur les conseils de leur assureur dès le lendemain du séisme. Parmi eux, Anaïs Lopez Suarez, coiffeuse de 21 ans habitant le Mélas, un quartier fortement touché. "Je suis sortie et le mur de mon voisin s'est écroulé à 5 centimètres de moi. Je suis encore sous le choc. On ne sait pas si on va pouvoir habiter de nouveau chez nous", déclare-t-elle, son bébé dans les bras. Une cellule d'écoute a été mise en place pour les éventuelles victimes d'un "contrecoup" émotionnel.
Le ministre de l'intérieur demande l'état de catastrophe naturelle
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui s'est rendu au Teil et à Montélimar mardi soir, a promis "une mobilisation totale de l'état" et que "l'État se mobilisera(it) totalement dans le processus de reconstruction" en Ardèche et a souhaité le déclenchement "au plus vite" des procédures conduisant à la saisine de "la commission qui déclarera l'état de catastrophe naturelle" dans cette localité. Au Teil, le ministre a annoncé que cette demande d'état de catastrophe naturelle serait examinée "dès mercredi prochain". "Nous pourrions aller plus vite mais les dossiers ne sont pas constitués au moment où je vous parle", a relevé le ministre. "Je ne doute pas que la situation exceptionnelle que nous avons vécu ici permettra de consacrer l'état de catastrophe naturelle mais il appartiendra aux experts de se prononcer, pas au ministre de l'Intérieur", a-t-il ajouté. M. Castaner a indiqué qu'une nouvelle commission sera convoquée si tous les dossiers ne sont pas prêts mercredi prochain.La marche à suivre pour déclarer son sinistre.
Le ministre est allé constater les dégâts dans le quartier de la Rouvière avant de rencontrer les sinistrés au gymnase Pierre-de-Coubertin. "L'urgence, c'est le relogement et la rescolarisation des enfants. L'État sera totalement engagé à vos côtés. On a géré l'urgence avec les forces de sécurité. Il faut maintenant se projeter sur la reconstruction", a-t-il poursuivi. M. Castaner s'est ensuite rendu à la caserne des pompiers de Montélimar qui sont intervenus dans la ville et les communes voisines.
Des risque de répliques
Le tremblement de terre qui a frappé l'Ardèche, la Drôme et une partie de la vallée du Rhône lundi 11 novembre, peu avant midi, se révèle être d'une puissance sans équivalent en France depuis 16 ans. 4 personnes ont été blessées, dont l'une grièvement, dans ce séisme de 5,4 sur l'échelle de Richter, qui n'a duré que quelques secondes.La sécurisation des bâtiments est d'autant plus urgente que les pompiers craignent des répliques du séisme à court terme. Ils ont installé des sismographes pour les mesurer, le cas échéant. Le directeur adjoint du SDIS en Ardèche, Alain Juge, se veut néanmoins rassurant en rappelant que "les répliques sont en général moins intenses que le premier séisme".
Si quelque 600 séismes se produisent en France tous les ans, seulement dix à quinze sont ressentis par la population. Et ils concernent la plupart du temps l'Alsace, Midi-Pyrénées, le littoral méditerranéen et les Alpes.
Olivier Pévérelli, Maire du Teil, lance un appel aux Maires de France
Olivier Pévérelli a rédigé une lettre ouverte pour demander l'aide des communes de France. Il demande leur soutien en complément de celui des services de l'Etat et de la région pour reconstruire les infrastuctures détériorées.