Auvergne : pourquoi faut-il préserver les vieilles forêts ?

Le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne porte le projet Sylvae, afin de préserver les vieilles forêts en Auvergne. Une campagne de financement participatif a été lancée.
 

Le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne est une association qui sauvegarde les espaces naturels dans la région. Il porte le projet Sylvae, dont l’objectif est de contribuer à préserver les vielles forêts en Auvergne. Les vieilles forêts désignent des forêts qui sont à la fois anciennes et matures. Emilie Dupuy, responsable du projet Sylvae, explique : « Les forêts anciennes existent au moins depuis 200 ans. Elles étaient là au début du XXe siècle, à l’époque où les surfaces forestières étaient occupées au minimum. Pour être une vieille forêt, il faut très peu de traces récentes d’exploitation forestière, et ce sont des arbres de gros diamètre, du bois mort, un ensemble très important pour la biodiversité ».

De vieilles forês difficilement localisables

Actuellement, on ne connaît pas la localisation exacte de ces vieilles forêts en Auvergne. Elles occuperaient moins de 5% de la surface forestière auvergnate. Emilie Dupuy explique comment le projet Sylvae fonctionne : « Cela consiste à faire l’acquisition de parcelles, pour constituer de petits îlots. Il n’y a pas de débroussaillage et cela permet à la forêt de suivre son cycle naturel complet qui a lieu sur plusieurs centaines d’années. On souhaite que tout le cycle forestier se passe, que les arbres vieillissent, dépérissent et s’écroulent afin de donner lieu à des puits de lumière. Ces puits de lumière permettent l’apparition d’une régénération naturelle et de nouveaux arbres peuvent s’installer ».

Protéger la biodiversité

Ce projet Sylvae permet d’atténuer les effets du changement climatique car les vieilles forêts stockent des quantités importantes de carbone. Il contribue aussi à préserver des milieux qui abritent une diversité rare. Emilie Dupuy poursuit : « Ces vieilles forêts sont une zone de refuge pour certaines espèces qui ont une très faible capacité de dispersion. Par exemple, on y trouve un insecte, le coléoptère saproxilique, qui était déjà là à l’époque de la dernière glaciation. S’il faut préserver ces forêts c’est aussi pour leur héritage culturel et social. La forêt a inspiré de nombreux contes et légendes. Il s’agit d’un lieu de ressourcement ».

Déjà 12 000 euros recueillis

Depuis 2018, le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne a mené un travail d’acquisition de parcelles auprès de propriétaires privés. Ces achats mobilisent des fonds publics, notamment européens mais ne sont pas suffisants. L’association a ainsi lancé une souscription participative. En un an, les particuliers ont déjà apporté 12 000 euros pour soutenir le projet, mais ce n’est pas suffisant. L’association espère d’autres dons, qui peuvent aussi être effectués par des entreprises. Ces dons serviront à préserver la forêt principalement sur le secteur des gorges de Chavanon (limite Corrèze-Puy-de-Dôme), sur le massif de la Comté (Puy-de-Dôme) et sur la zone des gorges de la Rhue (Cantal).
 
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