Retour sur le Beaujolais nouveau, quelques jours après les Sarmentelles. Le primeur a longtemps fait la renommée du vignoble, jusqu'au Japon, grâce à des opérations de communication et de promotion très efficaces. Mais aujourd'hui, le primeur n'est plus à la fête.
Durant quatre décennies, le beaujolais nouveau a fait la fortune de négociants et de centaines de vignerons. Mais l'intérêt pour le primeur a diminué. Pour preuve : une baisse de la demande et des ventes qui a débuté au tournant des années 2000. Le mot "crise" ne sera cependant lâché que bien plus tard. L'euphorie est terminée. Les producteurs n'ont pas senti le vent tourner ? L'âge d'or du Beaujolais nouveau est-il terminé ? Fin 2014, c'est la guerre des "bouchons" qui éclate. L'institution beaujolaise vole en éclat. La crise du Beaujolais va avoir de lourdes conséquences sur la profession : des faillites, des parcelles arrachées ou à l'abandon. Sur le territoire, c'est la fracture : au nord, les dix crus (AOC) qui ne font pas de primeur et au sud, les appellations "beaujolais" et "beaujolais village".