Le Beaujolais nouveau arrive ce jeudi 17 novembre, mais les vignerons, soucieux de redonner du corps à une fête jugée trop marketing, prennent soin de parler désormais des "Beaujolais nouveaux" et envisagent même d'élargir la fête à tous les Beaujolais. Des festivités à Lyon mais aussi aux alentours
Dans la nuit de mercredi à jeudi, dès minuit, les tonneaux ont roulé sur la place des Terreaux, dans le centre de Lyon, avant d'être percés pour lancer les festivités.
Ils étaient près de 6000 la nuit du 16 au 17 novembre, à Beaujeu, pour participer aux traditionnelles Sarmentelles, la fête qui accompagne chaque année en novembre la mise sur le marché du Beaujolais nouveau. On vient d'un peu partout assister à cette fête et goûter le plus célèbre vin primeur du monde. Daniel Pajonk et Arnaud Jacques ont suivi un groupe de touristes venus du sud de la France pour une nuit de dégustation...
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©France3 RA
L'an dernier, la manifestation s'était faite discrète, elle avait lieu en effet, comme le veut la tradition, le 3ème jeudi de novembre, soit, quelques jours après les attentats du 13 novembre à Paris.
En 2016, la profession a dû composer avec un printemps trop pluvieux et une grêle dévastatrice dans le nord du vignoble. Mais un mois d'août inespéré et une belle arrière-saison ont permis aux grains d'arriver à maturité et aux volumes de se renflouer.
Résultat: le Beaujolais est une des rares régions viticoles à avoir une récolte pleine quand elle est en baisse en moyenne de 10% en France.
Niveau qualité, "les 2016 misent plus sur l'élégance que sur la puissance et conservent un parfait équilibre entre acidité, fruits et structure", avance Bertrand Chatelet, directeur de la Sicarex, l'institut de recherche de l'inter-profession.
Inter-Beaujolais prend bien soin de ne plus parler de goût de banane ou de tabac, tentant justement d'effacer cette image de vin de mauvaise qualité.
Des ventes en perte de vitesse
L'an dernier les ventes ont suivi la dangereuse pente déjà engagé et continué de reculer avec 25,7 millions de bouteilles vendues, contre 28 millions en 2014. Et pour 2016, les ventes en vrac s'annoncent déjà en repli de 5%."La mayonnaise est retombée sur le Beaujolais nouveau, si on compare à la folie des années 80. Ce n'est pas plus mal. Maintenant, c'est plus sérieux. Nous, viticulteurs, on souhaite se réapproprier le Beaujolais nouveau qui est vendu à 80% en vrac. On voudrait donc peu à peu que cette fête devienne celle de tous les vins du Beaujolais", explique à nos confrères de l'AFP David Ratignier, vigneron à Saint-Etienne-la-Varenne (Rhône) et vice-président d'Inter-Beaujolais. Car, note-t-il, les gens qui viennent déguster en cave partent certes avec du primeur mais surtout avec des vins de garde qui ont un "très bon rapport qualité-prix et sont méconnus", souligne-t-il.
Il y a deux ans, les crus du nord de l'appellation, qui ont le vent en poupe (comme Brouilly, Fleurie ou Moulin-à-Vent), avaient divorcé des Beaujolais "ordinaires", rendant difficile une démarche commune de la profession.