A moins d'un mois du début des Jeux olympiques de Pékin (4-20 février), l'horizon est au beau fixe pour l'équipe de France de biathlon qui lance son année 2022, à partir de ce vendredi 6 janvier, avec l'étape de Coupe du monde d'Oberhof en Allemagne.
Entre Oberhof et Pékin, entre la 5e étape de la Coupe du monde de biathlon et la cérémonie d'ouverture des JO 2022 le 4 février, il n'y a plus que 28 jours. En attendant, les Bleus reviennent de deux semaines de pause, avec en première ligne Emilien Jacquelin et son dossard jaune, récolté après sa victoire sur la mass start du Grand-Bornand le 19 décembre.
"J'ai pu enchaîner les séances, sans blessure, et je n'ai pas chopé le Covid", se réjouit le Grenoblois qui ne fait pas de son dossard jaune "une fin en soi". "Est-ce que je serai l'homme à abattre ? Sur le sprint (vendredi) oui, certainement", admet-il. "Mais la saison est longue. Les écarts vont se créer au fur et à mesure".
Car le classement général n'a jamais été aussi ouvert. Jacquelin est talonné de près par son compatriote Quentin Fillon-Maillet, vainqueur de la poursuite du Grand-Bornand, à deux points (369 points contre 371). Le Norvégien Vetle Sjastad Christiansen (347 pts) complète ce tableau à dominante de bleu.
Le sprint hommes, reculé d'un jour à cause de la pluie et du temps chaud à Oberhof, sera aussi l'occasion de glaner un maximum de confiance en janvier, mois durant lequel il reste trois étapes de Coupe du monde avant Pékin.
Mais la Norvège a choisi de faire l'impasse sur l'autre étape allemande de Ruhpolding (13-16 janvier) pour préparer les JO, ce que regrette Jacquelin : "Je suis déçu que des nations fassent l'impasse. Je préférerais que ce soit à la loyale. Maintenant personnellement, ça va me permettre de bien travailler, bien travailler mon tir, pour arriver en confiance."
"Vigilant"
Pour Vincent Vittoz, entraîneur de l'équipe de France masculine, si les JO représentent "l'objectif prioritaire", la stratégie tricolore se base sur "l'enchaînement des compétitions".
"On connaît l'importance du tir et l'enchaînement est la meilleure façon de s'y préparer", explique-t-il, même si "on sera vigilant à l'état de forme de chacun et chacune, ce qui pourrait nous amener à faire des choix à un moment".
"Mais l'idée est de se servir des compétitions pour entretenir cette forme physique que l'on a pu voir sur le début de saison".
La forme, Julia Simon l'a aussi retrouvée au Grand-Bornand. Après un début de saison compliqué, la biathlète des Saisies a signé deux 2e places, sur la poursuite et la mass start.
"C'est sûr que je recherchais quelque chose et je l'ai trouvé là-bas", admet la Savoyarde qui s'était imposée à Oberhof sur la mass start la saison passée.
Si le podium du classement général, mené par la Norvégienne Marte Roeiseland-Olsbu, est encore loin de portée des Françaises, les performances d'Anaïs Bescond (7e), Justine Braisaz-Bouchet (8e) et Anais Chevalier-Bouchet (10e) seront aussi à suivre, alors que Pékin se rapproche, bien que Julia Simon le dise : "On nous en parle beaucoup, surtout les journalistes, mais pour l'instant mon esprit n'y est pas".
Même constat pour Jacquelin, qui verra "(s)on esprit divaguer vers les Jeux fin janvier".