En Auvergne, plusieurs entreprises « profitent » du coronavirus COVID 19 pour lancer sur le marché des solutions innovantes ou originales. A Saint-Flour, dans le Cantal, Meca’System propose un lave-mains désinfectant autonome et mobile.
Installée à Saint-Flour, dans le Cantal, Meca’System est plus connue dans le milieu de la moto tout-terrain et des rallyes raids que dans le secteur de la santé ou du sanitaire. A l’origine, cette PME de 40 salariés est une chaudronnerie qui fabrique des accessoires pour les véhicules tout-terrain, notamment des sabots de protection moteur pour les motos d’enduro. Depuis son rachat en 2015, cette activité moto et tout terrain représente le tiers du chiffre d’affaires de la société, désormais très orientée aussi vers les stations de lavage automobile (55% du chiffre d’affaires) et des solutions industrielles à la carte.
Avec la crise du COVID 19, la société a mis au point une borne de désinfection autonome.
Tout en un
Le système en acier est assez imposant, il pèse 120 kilos à plein ! Il comprend un distributeur d’eau, de gel hydroalcoolique et de savon, actionnable au pied avec des pédales. Il y a également un distributeur d’essuie-mains et une poubelle. L’ensemble est monté sur des roulettes, donc mobile.
« C’est très simple à utiliser, il n’y a pas besoin d’électricité ni d’eau courante mais on peut se brancher sur le réseau d’eau potable si on le souhaite, pour une plus grande autonomie », explique Julie Raspal, responsable du site Sanflorain. « Il existe déjà des produits de ce type, mais moins robustes, plus petits », ajoute-t-elle.
Ce système « tout en un » peut trouver sa place sur des marchés, des sites industriels ou commerciaux, à l’entrée des entreprises ou sur des chantiers mobiles. On comprend son intérêt dans le contexte sanitaire actuel, mais au-delà, d’après la dirigeante, il peut s’avérer utile pour différentes manifestations, concours de pétanque ou compétitions sportives par exemple.
L’appareil, conçu et fabriqué à Saint-Flour, a une autonomie d’environ 50 lavages des mains grâce à ses réservoirs de 35 litres d’eau et de 5 ou 10 litres de gel et de savon.
Déjà des premières commandes
C’est la société M-Innov de Romagnat dans le Puy-de-Dôme, qui va assurer la commercialisation. Son dirigeant, Emmanuel Bertrand, a racheté Meca'System il y a 5 ans. Les prototypes ont été mis au point et dès la semaine du 11 mai, une vingtaine de distributeurs seront prêts pour être vendus ou loués. « Le prix peut être un frein, autour de 1300 euros hors taxe, alors nous avons envisagé une possibilité de location », précise Julie Raspal. Des contacts ont été pris avec des collectivités, des Chambres de Commerce et d’Industrie et des entreprises. Les premières commandes ont été passées par des PME du Cantal. La Chambre de Commerce de Mayotte serait intéressée pour l’achat d’un millier de lave-mains.
Une bonne façon de relancer l’activité alors que Meca’System estime à 40% la perte de son chiffre d’affaires depuis le mois de mars. « Perte ou retard ? », s’interroge la responsable du site, qui a dû recourir comme beaucoup au chômage partiel.
D’autres entreprises en Auvergne mettent également en avant leur savoir-faire "made in France" et leur réactivité pour proposer des solutions innovantes pour vivre avec le coronavirus, comme Dietal par exemple à Saint-Georges-de-Mons dans le Puy-de-Dôme.