En 2021, les pailles en plastique seront interdites. Trois étudiantes clermontoises ont crée des pailles... qui se mangent ! Elles ont travaillé un an et demi sur leur prototype. Elles espèrent maintenant industrialiser leur création.
Au départ, c'était un simple projet pédagogique de deuxième année d'école d'ingénieur agronome. Mais Sarah Bagot, 23 ans, Anaïs Prébet, 25 ans et Elsa Perbet, 23 ans, lui ont fait prendre une autre dimension.
Elles étudient toutes trois à l'école VetAgro Sup à Lempdes, près de Clermont-Ferrand. Pendant plus d'un an et demi, elles ont cumulé études et développement de leur projet. Elles ont fini par mettre au point une paille écologique et comestible.
" Tout est parti d'une vidéo. On voyait une tortue gravement blessée, elle avait une paille en plastique coincée dans le nez " se rappelle Elsa Perbet. " Ça a été un déclic ! "
Les jeunes femmes se sont alors mises au travail. Au début, aidées par leur professeurs, elles ont pu profiter des infrastructures de l'école pour leurs expériences. " On a aussi beaucoup travaillé le soir, après l'école, chez nous. On passait des soirées à faire des recherches."
Très vite, elles ont répertorié leurs exigences : " Il fallait que la paille tienne dans la boisson, au moins une heure, et qu'elle soit imperméable pour ne pas donner un goût à la boisson. On voulait aussi qu'elle soit naturelle, sans additif, sans sucre, sans gluten... ça faisait beaucoup de conditions ! " explique Elsa Perbet, " mais les consommateurs sont en attente de produits sains et les restaurateurs ne voudraient pas d'une paille qui change le goût de leur boisson. "
Les étudiantes ont travaillé en lien avec l'Institut Paul Bocuse de Lyon pour la partie " recherche et développement ". De test en test, les jeunes femmes ont mis au point " la paille parfaite ". " Notre paille est faite en cuir de fruits. On réduit nos fruits en purée, on les déshydrate et on imperméabilise avec de la cire d'abeille comestible. " détaille Elsa Perbet. " Pour le moment, on est sur un prototype mais l'objectif est de réaliser ces pailles avec des fruits invendus de la grande distribution ou de producteurs. Le cuir de fruit est plus facile à obtenir quand les fruits sont très mûrs. Ce qui est bien, c'est qu'en plus de limiter les déchets plastiques on limite aussi le gaspillage alimentaire. On est sur deux enjeux sociétaux très importants. "
Les jeunes femmes ont pour ambition d'industrialiser leur paille. " On a sondé les professionnels de l'hôtellerie, de la restauration, des bars, et notre paille en cuir de fruit reçoit un très bon accueil " se réjouit Elsa Perbet.
Les étudiantes ont déposé leur marque à l'INPI et rêve de développer leur marché. " On a encore beaucoup de travail de communication mais on avance. C'est le début d'une belle aventure qu'on souhaite amener jusqu'au bout ! " conclut Elsa Perbet.