Défi Locavore : Manger local, pas cher et non-polluant, c’est possible en Chartreuse !

A la Ruchère, dans le massif de la Chartreuse, le repas du dimanche 24 octobre avait toutes les vertues : bon, pas cher et à kilomètre…sinon 0…au moins majoritairement local. Pour aider les chartrousins présents en cuisine : Stéphane Linoux, le chantre du sud-ouest, de la résiliance alimentaire.

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«Le sel il est pas local, l’huile d’olive non plus….le sucre, pas plus ».

A lire la liste des contraintes posées par ce défi « Locavore », l’une des cuisinières de ce dimanche semble prête à jeter l’éponge. « Et si on remplaçait le sucre, par du miel produit ici en Chartreuse ? ». L’idée est aussitôt adoptée par ses voisines de table. Comme quoi : quand on veut n’utiliser que des produits 0 kilomètres, il y a toujours des solutions.

Dans la définition « Locavore » du jour, on entend par 0 kilomètres, moins de 51 kilomètres en fait. Une tolérance qui simplifie grandement la tâche des cuisinières du défi. « Moi, je vous propose d’utiliser mes raisins. Ils viennent de Saint Laurent du Pont », propose l’une des « cheffe » locale.

2 heures plus tard, les participants au déjeuner de midi les retrouveront dans leurs assiettes sous la forme d’ un délicieux « Butternut farci aux châtaignes, raisins et noix ».

  « Le ver de terre est le meilleur allié du militaire »

Autant de combinaisons alimentaires pour « consommer local », qui vont dans le sens de l’un des représentants les plus médiatiques du mouvement « Locavore ». Venu de son sud-ouest natal, Stéphane Linou, a fait une belle transversale en venant dans le sud-est jusque dans ce foyer de ski de fond. Objectif pour lui:  porter la parole de ses théories sur la résiliance alimentaire.

Favoriser le kilomètre 0,  l’installation d' exploitations agricoles de proximité, sanctuariser le foncier… il profite de chaque rendez-vous électoral pour refaire parler de son catalogue de mesures. Il les a toutes déjà expérimenté en tant qu’élu dans un plan communal de sauvegarde alimentaire pour la sécurité nationale.

  «Pour moi, le ver de terre est le meilleur allié du militaire (de l’alimentation ;ndlr). Pourquoi ? Parce qu’il soulage ses arrières », assène-t-il en plein repas. » Une façon toute personnelle en fait, d' expliquer que le seul moyen d’éviter que les populations ne se fassent la guerre lors d’une pénurie alimentaire, c’est de préserver la terre qui les nourrit.  

Reportage Journal des Alpes du 24/10/2021: Jean-Christophe Pain- Eric Achard

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Reportage JT Aura 24/10/2021 ©france 3 Alpes

Aider les petites exploitations de montagne à s'installer

Une évidence pour Etienne, un jeune agriculteur à peine installé en Chartreuse. « Avec tous les grands bassins de population dont on dispose autour du massif de la Chartreuse : Grenoble, Chambéry, Voiron, on devrait pouvoir faire vivre de nombreuses petites exploitations », explique-t-il. « Mais la PAC (Politique Agricole Commune) au niveau européen n’encourage pas le mouvement avec ses indemnisations à l’hectare. Elle ferait mieux d’indemniser l’actif que l’hectare, qui favorise les très grandes exploitations impossibles à installer en zone de montagne ». «Et puis, l’accès à la terre, c’est important, mais ce n’est pas la seule difficulté. Dans une région comme la nôtre qui voit beaucoup de nouveaux arrivants venus d’ailleurs en France, l’accès au logement reste très difficile vu les prix de l’immobilier. Et pour moi, c'est primordial de pouvoir vivre sur ma ferme ».

Preuve que la question de la sécurité alimentaire est une véritable boîte de pandore qui mène inévitablement à tous les défis que l’humanité aura à relever dans ce 21ème siècle.    

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