La député députée européenne Michèle Rivasi, et candidate n°2 sur la liste EELV aux élections européennes a annoncé vouloir déposer plainte contre X. Une démarche suite aux révélations de l'existence d'un fichier répertoriant 200 personnalités en fonction de leur position vis à vis du glyphosate.
Michèle Rivasi, députée européenne pour le Sud-Est et ancienne députée de la Drôme, a annoncé son intention de porter plainte contre X, tout comme plusieurs personnalités et médias français.
Cette procédure intervient au lendemain de la révélation par France 2 d'un fichage présumé de 200 personnalités - dont Mme Rivasi- par Monsanto sur leur position vis-à-vis du glyphosate, les OGM, ou encore leur propension à être influencés.
? Révélations France 2 - Elus, hauts fonctionnaires, journalistes... Ils auraient été fichés et notés en fonction de leur degré de soutien à #Monsanto. Même Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement. Elle est dite "à marginaliser". pic.twitter.com/LXZ5LbaCWo
— Le 20Heures France2 (@20hFrance2) 9 mai 2019
Suite aux révélations dans Le Monde de l'existence d'un fichier #Monsanto dont je fais partie, j'ai décidé, en tant que députée européenne à l'origine de la Commission PEST au #PE et citée dans ce fichier illicite, de porter plainte contre X. https://t.co/3duYtIxVyQ
— Michèle Rivasi (@MicheleRivasi) 10 mai 2019
Michèle Rivasi est citée dans ce fichier présumé illicite aux cotés d'autres députés verts comme la française Karima Delli ou le belge Philippe Lamberts.
Bête noire de l'industrie nucléaire, elle est aussi en première ligne dans la lutte contre les pesticides, puisqu'elle est à l'origine de la commission spéciale sur la procédure d’autorisation des pesticides par l’Union (PEST) au Parlement Européen. En avril 2016, elle s'est opposée à la réautorisation du glyphosate, produit phare de Monsanto, pour 15 ans proposée par la Commission.
Dans son communiqué, la député européenne mène donc une charge très rude contre la firme, rachetée depuis par l'Allemand Bayer, et les lobbys.
"Faut-il s'étonner de ce nouveau scandale ? Malheureusement non. Depuis les Monsanto Papers, les nombreuses enquêtes journalistiques dont cette entreprise a fait l'objet ont constamment montré sa volonté d'user de tous les moyens pour contrôler l'information et influencer les décideurs. (...)
Les lobbys ne respectent pas les lois car, au fond, ils se considèrent au-dessus des lois. Ces agissements illicites sapent notre démocratie. L'impunité des lobbys, des grandes entreprises et de leurs sous-traitants qui exécutent leurs basses besognes, doit cesser."
Les faits révélés par l'enquête de France 2
Dans un premier document datant de 2016, une cartographie portant le logo de Monsanto et du géant français de la publicité Publicis classe les principaux acteurs du débat sur les pesticides en France en fonction de leur degré d'influence, "des données publiques" se défend Publicis.Mais une deuxième agence de communication, Fleishman Hillard "aurait quant à elle utilisé en 2016 un autre fichier", rassemblant notamment les adresses privées ou encore les numéros de téléphone sur liste rouge de 200 personnalités.
Ces dernières ont été "évaluées sur plusieurs thématiques, des OGM aux pesticides avec des notes de 0 à 5 en fonction de la crédibilité, l'influence et le degré de soutien à Monsanto", affirme le reportage de France 2.
Dans un autre document, un tableau cible 74 "cibles prioritaires" divisées en 4 groupes: les "alliés", les "potentiels alliés à recruter", les personnalités
"à éduquer" et celles "à surveiller".
Sur la base de cette liste a été établi un plan d'action personnalisé, avec les loisirs de ces cibles, et pour les "alliés", des propositions de tweets et d'infographie à diffuser, selon la chaîne.
"C'est une découverte très importante car ça prouve qu'il y a des stratégies objectives, de démolition de voix fortes", a commenté dans le reportage de France 2 l'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal, alors classée comme personne "à surveiller".