Météo : un an après l’orage de grêle, la Drôme panse ses plaies

Le 15 juin 2019, un déluge de grêle s’abattait sur le département de la Drôme. Un an plus tard, agriculteurs, collectivités et particuliers n’ont pas oublié cet épisode et continuent de réparer les dégâts.

Le ciel qui lui tombe sur la tête, un orage de grêle court, une quinzaine de minutes mais d’une intensité rare. Grégory Chardon, le président de la FDSEA de la Drôme n’a pas oublié cet épisode dévastateur du 15 juin 2019 :

« J’étais dessous si je m’en souviens! On a été très impacté, c’était dramatique, un vrai cataclysme sur toute l’agriculture. On a eu l’épisode du 15 juin mais surtout 3 semaines après on a eu le même orage qui a été autant ravageur ».

De mémoire d’arboriculteur jamais un orage n’avait causé de tels dommages : près de 1000 exploitations sinistrées dans le département. Depuis on voit fleurir dans les vignes et vergers du coin de plus en plus de filets anti-grêle.

Au lendemain du déluge, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume s’était déplacé pour constater l’ampleur des dégâts. :

« L’Etat s’est vraiment rendu compte du sinistre. De nombreux dossiers pour pertes de fonds ont pu être réalisés. Certains devaient arracher leurs vergers ou leurs vignes. Par contre, sauf cas particuliers il n’y a pas eu d’indemnisation pour perte de récoltes. Peu d’agriculteurs sont assurés pour la grêle» raconte Grégory Chardon.

Invité de nos confrères de France Bleu Drôme Ardèche, Didier Guillaume, a ce matin fait un point sur le système d’indemnisation :

« Un rapport m'a été rendu il y a de cela maintenant trois ou quatre mois. Malheureusement, le Covid-19 a empêché que nous allions plus vite. Mais je réunirai l'ensemble des partenaires pour faire des propositions avant le 14 juillet. Il faut que cette assurance soit généralisée et qu'elle soit mutualisée…  L’Etat a déjà versé quasiment un million d'euros de dédommagement pour les agriculteurs après cet épisode de grêle, notamment pour les arboriculteurs. Aujourd'hui, nous mettons 200 millions, 200 millions par an de dotation pour les aléas climatiques. Cette dotation, nous la garderons évidemment.»

 

A Romans-sur-Isère, des toîts toujours bâchés

 

Panneaux de signalisation, bancs publics, horodateurs ou encore feux tricolores sur les voies publiques à Romans-sur-Isère, l’inventaire du mobilier urbain touché par la grêle n’en finit pas. Certains particuliers ont encore des bâches en guise de toit. Les stigmates sont encore présents, une accumulation de dommages qui pourrait presque paraître anodine au regard des dégâts sur les bâtiments de la ville.

67 sites ont été détériorés dont 18 écoles. Coût global pour la municipalité : plus de 3 million 600 000 euros. Les travaux réalisés sont essentiellement des mesures conservatoires et de mise en sécurité. Le montant du préjudice et de l’indemnisation auxquels la ville pourra prétendre sera connu à la fin du mois de juin. 550 devis ont été établis et une cellule « grêle » a été mise en place au sein de la municipalité. Les espaces verts n’ont pas été épargnés. Après expertise, il a fallu abattre 319 pins. Comme si la grêle n’avait pas suffi, la canicule en été puis la neige lourde du mois de novembre sont venus s’en mêler. Les planètes n’étaient pas franchement alignées à Romans-sur-Isère mais, enfin, les travaux de toiture du Musée de la chaussure sont terminés. Il pourra rouvrir le 15 juillet.

 

Un atelier de 2000m2 pour réparer les voitures

 

Plus de 70.000 véhicules ont été endommagés par la grêle le 15 juin 2019. Impossible de trouver dans le département de la Drôme assez de carrossiers pour faire face aux différents sinistres. Le groupe Safra, installé dans le Sud Ouest, est une des plus grandes carrosseries françaises. Il y a un an elle était mandatée par les assurances pour installer à Romans un atelier de 2000m2 et expertiser 3600 automobiles. Une vingtaine de techniciens débosseleurs venus des 4 coins de la France et d’Europe ont pu réparer près de 700 véhicules et aujourd’hui, il reste encore 1 centaine d’automobiles à remettre en état :

« Sur ces 3600 véhicules beaucoup ont été expertisés économiquement irréparables. Là on était vraiment sur un épisode très intense. La grêle a fait beaucoup de dégâts non seulement sur les tôles mais également sur les pare brises, les blocs optiques ou les les pièces plastiques. On était sur des dossiers appelés rouges. Il fallait également repeindre intégralement les véhicules» explique Emmanuelle Saux, responsable communication et marketing chez Safra.

 

« Généralement, on essaye de finaliser nos ateliers de réparation au printemps parce que la saison grêle redémarre généralement en mai et juin. Notre nouvelle saison redémarre… On constate de plus en plus d’épisodes de grêle ces dernières années notamment dans l’Est de la France mais je ne serai pas étonnée que la région de Romans soit encore touchée ».

Aujourd’hui, il reste encore 2 techniciens de la société Safra à Romans et il faudra attendre le mois de juillet pour que ce chantier d’une ampleur exceptionnelle soit terminé.

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