VIDÉO. Notre-Dame de Paris : le futur mobilier liturgique est conçu et fabriqué dans la Drôme

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C'est un Drômois qui a été désigné pour imaginer et fabriquer le futur mobilier liturgique. Guillaume Bardet a la charge de l'autel, l’ambon, le baptistère, la cathèdre, le tabernacle. ©FTV

Guillaume Bardet, designer drômois, a remporté l'appel d'offre pour la conception du mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris. Les prototypes en cire sont prêts. La fabrication des éléments en bronze va pouvoir commencer.

Le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris subissait un incendie ravageur. La flèche et une grande partie du toit s'effondrent. L'intérieur est dévasté. Depuis, de grands chantiers ont été lancés pour rendre son lustre à l'un des plus emblématiques monuments français. Le mobilier liturgique va, lui aussi, être remplacé. C'est un Drômois qui a été désigné pour l'imaginer et le fabriquer. Guillaume Bardet a la charge de l'autel, l’ambon, le baptistère, la cathèdre et le tabernacle.

"J'ai vu Notre-Dame brûler"

C’est un peu comme si le doigt de Dieu l’avait désigné. Lui, l’artiste laïc, inspiré par la cène, le dernier repas du Christ, préparait une exposition dans une galerie, juste à côté de Notre-Dame : Il avait imaginé une très longue table en bronze entourée de 13 tabourets avec de la vaisselle posée dessus (photo). "J’ai vu Notre-Dame brûler. On était deux jours avant le vernissage. Et quand les gens sont venus voir l'expo, Notre-Dame était sauvée. Elle ne s'était pas écroulée. Tout le monde était soulagé. Plusieurs personnes m'ont dit "Mais c'est le futur autel de Notre-Dame !".

L'artiste se sent alors autorisé à participer à l'appel d'offre grâce à cette histoire. "Je n’aurais jamais osé autrement” dit-il avec humilité. Cinq équipes ont travaillé entre janvier et mai dernier avec des points d'information très réguliers avec des comités d'experts. "On avait des doutes, tout ça est très subtil. Il ne fallait pas faire d'impairs". Fin juin, il apprend que c'est lui qui est choisi. Depuis, il n'a cessé de travailler.

Entre symbole et spiritualité

Pièce maîtresse, l’autel pèsera une tonne une fois coulé en bronze. Il reste encore 1 000 heures de travail. Il est légèrement plus grand que l'ancien et sera disposé à sa place.

La conception du tabernacle, lieu le plus sacré de l'église puisqu'il renferme les hosties - le corps du Christ - fut une aventure en soi. "C'est la première et je pense la dernière fois de ma vie que je fais des essais de tabernacle". En juillet, Guillaume Bardet s'est rendu dans la cathédrale pour estimer la meilleure taille à choisir. Il avait apporté différents gabarits pour avoir une idée des proportions. "Ce fut un moment super fort". L'artiste a choisi la simplicité avec une croix dorée sur la façade. Il s'ouvre comme un livre et offre un écrin doré où est déposé le calice en argent. Il sera constamment associé à une aura lumineuse.

Pour chaque élément, Guillaume Bardet crée le prototype à l'échelle 1 avec du polystyrène et de la cire qu'il fabrique lui-même. "La cire est chaude donc elle est molle et se durcit dès qu'elle refroidit. Je vais pouvoir la retrouver, soit la gratter, soit en rajouter. C'est ma pâte à modeler à moi".

Viendra ensuite la fabrication du moule pour le coulage en bronze. Cette étape signera l'arrivée de la matière finale. Une année complète supplémentaire est nécessaire pour réaliser les pièces.
Le 8 décembre 2024, l'autel sera consacré en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

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