Trois mois après leur installation dans une usine de traitement des eaux de Valence, les filtres à charbon donnent de très bons résultats. C'est en tout cas ce qu'annonce la régie Valence Romans eau, avec un 0,0 nanogramme de PFAS mesuré.
Début 2023, une enquête journalistique révélait la contamination par les PFAS de plus de 100 sites en Auvergne-Rhône-Alpes. La présence de ces polluants éternels dans l'eau potable concernerait 166 000 habitants selon l'ARS.
Un puits contaminé à Valence
Ces molécules toxiques créées par l’industrie avaient notamment été détectées dans un puits de captage qui dessert en eau potable la commune de Portes-lès-Valence et le sud de Valence. En juillet 2023, des taux de 107 nannogramme par litre avaient été mesurés, quand la norme européenne est fixée à 100. La régie a cherché des solutions.
Les quatre bassins de la station de Mauboule ont ainsi été équipés de filtres à charbon durant l'automne. Entre 80 et 90 centimètres de charbons actifs qui ont pour rôle de retenir les PFAS. C'est avec satisfaction que ce 15 février, Lionnel Brard, président de la régie Valence Romans eau, annonce le résultat : "On est à 0,0".
Vers une systématisation du filtrage au charbon
"On va généraliser les filtres à charbon sur la dizaine de captages dont nous nous occupons, même sur ceux où il n'y a pas de problème, prévoit le dirigeant. Selon le choix de charbon, on pourra adapter le filtre au captage pour viser telle ou telle molécule." PFAS, mais aussi pesticides ou encore fongicides, les causes possibles de pollution sont nombreuses pour les 13 millions de m3 d'eau potable consommé chaque année sur l'agglomération.
On sait qu'à l'avenir, on va découvrir de plus en plus de vilaines choses dans les eaux, il faut donc se tenir prêt.
Lionnel Brard, Président Valence Roman eau
Selon la régie, le fabricant indique que le charbon peut être utilisé pendant cinq ans, avant d'être renouvelé. "On part du principe qu'il durera trois ans, mais s'il faut le changer plus tôt pour assurer une filtration performante, on le fera", assure le président de la régie.
Et après ?
La question reste de savoir ce que deviendra tout ce charbon, chargé en PFAS. "Il est recyclé, l'usine le passe au four à très haut degré pour éliminer les PFAS et il peut être à nouveau utilisé", détaille Lionnel Brard.
Selon le président de la régie, le changement à l'avenir de tous les filtres à charbon devrait représenter un coût de 300 à 500 000 €. "Au pire, l'eau du robinet pourrait coûter 1 ou 2 centimes de plus", annonce-t-il.