Filippo Grandi, Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés, a critiqué l'usage du mot "francocide" utilisé par des manifestants d'extrême-droite ou encore Eric Zemmour, après l'attaque au couteau survenu le 8 juin dernier à Annecy. Un réfugié syrien avait agressé six personnes à l'arme blanche en plein centre-ville.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés s'est indigné de l'usage du mot "francocide" après l'attaque d'Annecy perpétrée par un réfugié syrien, comme l'a fait Eric Zemmour, un des chefs de file de l'extrême droite en France.
"Ce qu'il faut éviter, c'est de généraliser : dire que c'est parce que cette personne est un réfugié, et que les réfugiés tuent des enfants", a déclaré Filippo Grandi lors d'un point presse à Genève lundi consacré aux activités de son agence.
Il était interrogé sur l'attaque par un réfugié syrien, en règle, qui a blessé à coups de couteau six personnes dont quatre jeunes enfants le 8 juin à Annecy : "J'ai lu le mot 'Francocide'... donc tueur de français. C'est un discours de haine et j'espère que personne ne l'utilisera", a insisté M. Grandi.
Un geste "isolé"
Le Haut-Commissaire n'a nommé personne mais Eric Zemmour, président du parti d'extrême droite français Reconquête a tweeté peu après le drame : "Nos enfants sont en danger de mort et nous regardons ailleurs. Jusqu'à quand ? #Francocide #Annecy". Cet hashtag avait notamment été relayé lors d'un appel au rassemblement de la part de manifestants d'extrême-droite, le jeudi 8 juin, sur les lieux du drame.
"C'est une tragédie que quelqu'un attaque des enfants avec un couteau", a encore dit Filippo Grandi. "Cela devrait nous faire réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons" mais, a-t-il ajouté : "C'est un geste isolé, me semble-t-il, d'un homme dont les motivations doivent être explorées".
L'assaillant, un réfugié syrien récemment parti de son pays d'accueil, la Suède, après des années de vie familiale, a été mis en examen pour "tentatives d'assassinat" et placé en détention provisoire samedi, sans que l'enquête n'ait encore permis de comprendre les motivations de son geste.
Cinq des six victimes ont été hospitalisées dans un état grave. Quelques jours après l'attaque, leur état de santé s'était amélioré, selon les autorités et les membres du gouvernement.