À Annecy, la sécheresse de l’année 2022 a eu raison de quelque 600 arbres du parc du Bois des Iles, l’un des poumons verts de l’agglomération. Pilotée par l’ONF, une grosse opération de coupe est en cours. Des espèces mieux adaptées au réchauffement climatique seront plantées.
L’épicéa bientôt condamné dans notre région, à basse altitude ? La question se pose… Au Bois des Iles, parc proche d’Annecy, 600 épicéas vont être coupés. Une opération menée par l’Office national des forêts a débuté mi-janvier et prendra fin le 15 février prochain. "Ce sont des arbres qui ont attrapé une maladie, ils dépérissent. Les branches sont nues, il n’y a plus d’aiguilles sur les branches", explique Didier Matelon, bucheron débardeur.
En cause : la grande sécheresse de l’année passée. "La forêt manque d’eau à la suite des différentes sècheresses. Elle est beaucoup plus faible et lorsque des attaques de parasites se font comme avec le scolyte, et bien les arbres n’arrivent plus à résister, détaille Maxime De Banizette, forestier de l’ONF, ils ne produisent plus de sève ni de résine".
En 2022 en Haute-Savoie, comme dans presque tous les autres départements français, les températures moyennes mesurées n’ont jamais été aussi élevées. Ainsi, à l’heure du réchauffement climatique, l’essence d’épicéa ne parvient plus à survivre à 400 mètres d’altitude et en dessous.
De nouvelles essences plus résistantes
Les résidus des coupes seront valorisés en circuits courts et les broyats alimenteront la chaudière à bois de la ville d’Annecy. Après 15 jours de débardage, la forêt est déjà plus clairsemée. Mais pas d’inquiétude, les épicéas seront bientôt remplacés par de nouvelles essences d’arbres dites "méditerranéennes" : "Elles sont moins gourmandes en eau, elles ont la capacité d’aller chercher l’eau plus loin, lorsqu’on a de longs épisodes de sècheresse, et bien la forêt sera plus résiliente", ajoute Maxime De Banizette.
Cèdres de l’atlas, chênes pubescents ou encore pins laricio de Calabre, les essences retenues seront plantées à l’automne. L'objectif étant de créer une forêt plus méridionale, pour faire face aux changements climatiques.
En 2020, 300 millions d’euros ont été alloués à l’adaptation et à la reconstitution des forêts françaises aux changements climatiques via le plan de relance de l’État.