7000 mètres carrés de forêt ont brûlés ce mardi 11 juillet dans le vallon du Fier, poumon vert de l'agglomération d'Annecy. Un barbecue mal éteint serait à l'origine de l'incendie. Les élus locaux appellent à une prise de conscience du risque incendie en territoire de montagne.
Les feux de forêt dévastateurs ne sont plus l'apanage du sud de la France. Avec le réchauffement climatique, les territoires de montagne deviennent, eux aussi, sujets au risque incendie. L'an dernier, 130 hectares de végétation et d'arbres étaient partis en fumée sur les hauteurs de Voreppe, près de Grenoble.
L'accentuation du phénomène de sécheresse a entraîné une prise de conscience des acteurs de terrain. Les pompiers des Alpes suivent désormais des formations spécifiques pour appréhender le risque incendie en forêt et en montagne.
Reste à convaincre la population d'adopter les mêmes réflexes que dans des départements comme le Gard ou les Bouches-du-Rhône.
"Ce feu est une alerte"
Ce mardi, l'agglomération d'Annecy a vu une partie du bois des Îles, dans le vallon du Fier, être dévastée par le feu. La zone est à cheval sur la forêt communale d’Annecy, la forêt communale d’Épagny-Metz-Tessy et la forêt de l’Agglomération du Grand Annecy.
"Dans ce cas de figure, c'est vraiment une imprudence, un feu qui a été allumé dans la forêt et qui a provoqué l'incendie. Il s'agit apparemment d'un barbecue soit mal éteint, soit qui se serait développé et qui aurait mis le feu aux taillis et aux broussailles qu'il y a autour et qui s'est ensuite propagé à la forêt", explique Patrick Leconte, conseiller communautaire délégué en charge de la filière bois au Grand Annecy.
"Ce feu, qui intervient en début de période estivale, est une alerte et doit nous faire prendre conscience que désormais notre territoire est en proie au risque d’incendie de forêt. Il ne doit pas être sous-estimé et les interdictions préfectorales doivent être reçues avec la plus grande attention. L’exemple de ce barbecue allumé en forêt en violation de l’arrêté préfectoral du 7 juillet dernier en est un exemple concret", a réagi de son côté Frédérique Lardet, la présidente du Grand Annecy.
Renforcer les barrières anti-feu et les points d'eau
"On ne peut plus considérer la forêt comme un espace de totale liberté. Il faut réglementer l'usage pour protéger la biodiversité et empêcher les risques d'incendie", ajoute Patrick Leconte.
Pour le public, comme pour les professionnels du secteur, c'est un nouveau paradigme qu'il faut mettre en place dans les forêts de montagne. Des mesures sont à l'étude pour préparer les zones boisées face au risque incendie.
Le service départemental d'incendie et de secours de Haute-Savoie a établi un plan d'attaque.
"Ce qui est prévu, c'est d'intensifier les mesures de protection comme les barrières anti-feu et aussi de positionner des points d'eau dans des endroits stratégiques qui sont accessibles aux engins et aux pompiers", indique Patrick Leconte.
Dans le cas du bois des îles, les pompiers ont pu puiser des "réservoirs d'eau dans le même secteur mais qui n'étaient pas prévus pour ça", complète le conseiller communautaire délégué en charge de la filière bois au Grand Annecy. "C'est une question à laquelle il faut qu'on réfléchisse et qu'on implante des points d'eau dans les endroits stratégiques".
Un arrêté d'interdiction des feux jusqu'à fin septembre
La surface forestière recouvre plus de 30% du territoire du département de la Haute-Savoie.
L'arrêté préfectoral pris le 7 juillet dernier interdit "de porter ou d'allumer du feu à moins de 200 mètres" des "bois, forêts, plantations, reboisements et landes, y compris les voies publiques ou privées qui les traversent".
Les contrevenants s'exposent à une amende de 4eme classe, soit 750 euros maximum. Les pyromanes, qu'ils aient agi de manière volontaire ou non, peuvent également être poursuivis pour les dommages engendrés. L'arrêté d'interdiction des feux est valable jusqu'au 30 septembre 2023, en Haute-Savoie.