Le FC Annecy retrouve la Ligue 2, ce samedi 5 août, face à l'EA Guingamp après un été incertain, où le club haut-savoyard a longtemps lutté pour ne pas être relégué. De l'agression d'un joueur lors du match Bordeaux-Rodez à la rétrogradation administrative de Sochaux, retour sur cinq dates qui ont marqué l'intersaison des Reds.
Le FC Annecy s'apprête à vivre sa deuxième saison en Ligue 2, dès ce samedi 5 août au soir, avec la réception de l'EA Guingamp. Un soulagement tant le club du bord du lac a nagé dans l'incertitude lors de ces deux derniers mois.
Un temps relégués en National à cause d'un fait de jeu sur une autre rencontre, les Hauts-Savoyards ont longtemps lutté devant les instances de la LFP pour assurer leur maintien en deuxième division. Retour sur cet été agité en cinq dates, avant la reprise ce samedi :
Le 2 juin : Bordeaux-Rodez, théâtre d'une agression
Trente-huitième et dernière journée de Ligue 2. Les Girondins, engagés dans une lutte pour une montée en Ligue 1, reçoivent des Ruthénois, menacés par une relégation. Contre le cours du jeu, les Aveyronnais parviennent à ouvrir le score à la 22e minute. Une explosion de joie devant le Virage Sud, qui n'a pas été au goût de l'un des "Ultramarines".
Un supporter girondin est en effet descendu des tribunes pour agresser le buteur Lucas Buades lors de sa célébration. Le joueur s'est tout de suite effondré au sol.
La rencontre a été interrompue pendant de nombreuses minutes, le temps de l'intervention des équipes médicales. Mais finalement, le jeu n'a pas repris et le score en est resté à 1-0 pour Rodez.
Le 12 juin : victoire sur tapis vert pour Rodez, Annecy victime collatérale
Dix jours plus tard, la commission de discipline de la LFP a annoncé que le match ne sera pas rejoué. Une victoire sur tapis vert est alors accordée à Rodez. La décision est lourde de conséquences. Avec ce succès, les Aveyronnais assurent leur maintien, au détriment du FC Annecy, défait lors de la dernière rencontre de la saison face au Paris FC.
Les Hauts-Savoyards sont alors relégués en National. Un long combat juridique et administratif commence alors pour le club. Celui-ci crie notamment à l'"injustice" et annonce intenter une action "pour corruption sportive active et passive" contre le dirigeant du Rodez AF, le joueur Lucas Buades et le club aveyronnais.
Dans un communiqué publié le lendemain de la décision de la LFP, le FCA a notamment accusé le club de Rodez de "déclarations mensongères et incohérentes" et a soupçonné Lucas Buades de "simuler une agression violente entrainant la fin définitive du match et assurant alors le maintien de son club avec l’appui de ses dirigeants".
Le 28 juin : pas de Ligue 2 à 21 clubs
Le ton monte entre les deux clubs. En marge de ces déclarations, le club haut-savoyard a actionné différents leviers, a adressé un courrier à la ministre des Sports, a écrit une lettre ouverte au président de la Fédération et à celui de la Ligue. Dans ces différents textes, le club estime être une "victime collatérale" des sanctions disciplinaires prises après Bordeaux-Rodez.
Joueurs et direction du club ont notamment demandé un maintien en Ligue 2 dans un championnat à 21 clubs. Mais cette demande a été retoquée par le conseil d'administration de la LFP, fin juin.
Le conseil avait alors estimé que tout avait été fait dans les règles dans ce dossier. Un championnat à 21 clubs aurait eu de nombreuses conséquences sur le déroulé de la saison : 42 journées au lieu de 38, davantage de clubs relégués en 2024, un club sans match tous les week-ends, mais aussi des droits télévisés à rééquilibrer.
Le 11 juillet : Sochaux rétrogradé en National
L'avenir du FCA en Ligue 2 s'était donc assombri, un mois après la fin de la saison. Mais les Hauts-Savoyards doivent leur salut aux déboires financiers d'un autre club de deuxième division : le FC Sochaux-Montbéliard. Fin juin, la DNCG, gendarme financier de la LFP, a acté la rétrogradation en National du club du Doubs pour des raisons administratives et budgétaires. Et selon l'article 520 du règlement des compétitions de la LFP, cette décision permet au premier relégué de L2 de se maintenir, à savoir... le FC Annecy.
Malgré des recours, la vente de plusieurs joueurs et la recherche de nouveaux investisseurs, la DNCG a prononcé en appel la rétrogradation des Sochaliens, le 11 juillet dernier.
Le 3 août : la décision finale
Le maintien du club d'Annecy est devenu officiel ce jeudi 3 août. Soit deux jours avant la reprise du championnat. Les Annéciens ont été repêchés en Ligue 2 en remplacement du FC Sochaux Montbéliard, exclu de la deuxième division après l'échec de son recours devant la justice administrative.
Sochaux avait tenté de présenter un plan de reprise par Romain Peugeot, arrière petit-fils du fondateur du club, pour retrouver la Ligue 2. Mais ce plan a été rejeté par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le tribunal administratif de Paris.
Le FCA a donc obtenu son maintien, au détriment d'un monument du foot français. Les Annéciens devront faire abstraction de tous ces tumultes ce vendredi contre Guingamp. La rencontre face aux Bretons, qui se déroule à Annecy, aura lieu à huis clos "pour des raisons liées au contexte local (la Fête du Lac a lieu ce vendredi, ndlr), au délai très court de préparation et à la bonne organisation de la rencontre", a précisé la FP.