C'est le "14 juillet" suisse, découvrez comment nos voisins helvétiques fêtent leur Confédération depuis plus de 700 ans

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Le 1er août en Suisse est sacré. C'est le jour de la fête nationale Suisse : un "14 juillet" version helvète très dépaysant pour leurs voisins français ©France 3 alpes

Leurs voisins français du Lac Léman en ont pris l'habitude depuis 733 ans qu'elle existe. Le 1er août, c'est la fête nationale suisse. Un "14 juillet" helvète fait de grands feux, de chants et de célébrations dans toute la Confédération. 26 cantons sur lesquels flotte, certes, le drapeau rouge frappé d'une croix blanche, mais jamais tout à fait seul.

"Aujourd'hui je me suis habillée en rouge et blanc, les couleurs du drapeau suisse... C'est un moment important pendant lequel on peut tous se rassembler pour célébrer la beauté de ce pays".

Même si cette jeune fille est française, Sophie fait toujours en sorte d'être en Suisse le 1er août, le jour de la fête nationale. "Je fête toujours plus le 1er août que le 14 juillet... Ici, ça se passe davantage entre personnes du même village, on se mélange plus"

Moins solennel et plus convivial que notre 14 juillet, le 1er août suisse semble célèbrer davantage la diversité d'un pays, que l'unité de la communauté nationale. Signe de deux destins nationaux tracés par des histoires bien différentes.

733 ans d'histoire

"Initio Augusto". Ce sont ces deux mots latins, signifiant "début août", qui figurent sur le pacte fédéral de 1291, le document fondateur de la Confédération. "Début", mais pas encore "1er août".

Il faudra attendre 1891, à l'occasion des 600 ans du pacte, pour que cette date soit officiellement. Le 1er Août sera ensuite fêté chaque année, dans toute la Suisse, dès 1898 sur décision du Conseil fédéral.

"La Suisse compte au total, 26 cantons. Tous très différents", explique Catherine Hubert-Girod, une guide du patrimoine du canton de Genève. "Une fête comme celle-là aide à les fédérer en rappelant que l'on a un passé commun et une façon commune d'affronter les difficultés qui nous sont posées. Mais si vous regardez bien, à côté du drapeau de la Confédération, il flotte toujours le drapeau du canton, et celui de la ville. Car on s'identifie toujours en premier, à notre commune et à notre canton"

Une fête : de l'aube au crépuscule

"Ici à Corsier, on a commencé la fête à l'aube" se félicite, le maire Eric Anselmetti. "Les habitants étaient nombreux dès 6h30 pour voir l'allumage du grand feu, et participer à toutes les animations prévues dans cette belle journée".

Dans cette petite commune des environs de Genève, on joue volontiers la carte de la tradition jusque dans les plats du jour : saucisses de veau et cervelat à tous les menus. "Pas de fondue aujourd'hui", précise le maire. "Il fait tout de même un tout petit peu chaud".

Grands feux autorisés, et petits feux également. Le 1er août en Suisse est avant tout une fête familiale. Avec, à la nuit tombante, des processions d'enfants, torches ou lampions à la main.

Quant au fond musical, il est bien sûr assuré par l'hymne national suisse et chanté dans les quatre langues nationales de la Suisse : le français, l'italien, l'allemand, et le romanche.

Une neutralité suisse qui pose question

Une diversité de langues, de cultures, célèbrée dans le cadre de la fameuse "neutralité" suisse séculaire. "Elle a été officialisée après les guerres napoléoniennes", explique encore Catherine Catherine Hubert-Girod.

"Au congrès de Vienne, on va considérer la Suisse comme une zone tampon. Il est acté qu'aucune armée ne doit franchir son territoire, placé au centre de l'Europe. De fait, la Suisse va devenir neutre à ce moment-là".

Une tradition de neutralité qui ne manque pas de poser question aux Suisses eux-mêmes. Certains des participants aux cérémonies de ce 1er août n'hésitaient pas à s'en faire l'écho. En cette année, où une initiative pour une demande de votation sur la neutralité suisse a été déposée à la chancellerie fédérale après avoir recueilli plus de 100 000 signatures.

"La Suisse, c'est encore un pays où il fait bon vivre, surtout quand on voit se qui se passe autour de chez nous", explique Dante. "On a beaucoup de chance. Mais j'ai pas mal de doutes sur ce que veut dire aujourd'hui la neutralité. C'est sûr qu'il faut partager avec les autres. Mais il faut essayer quand même de garder cette neutralité en écoutant tout le monde".

Une recherche perpétuelle du consensus à tout prix, parfaitement dans la tradition de ces gens d'à côtés : si proches de nous et en même temps si loin.

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