Haute-Savoie : le survol à basse altitude du Mont-Blanc désormais interdit, "insuffisant" pour certains élus

La préfecture de Haute-Savoie a annoncé, ce lundi 31 mai, que le survol à basse altitude d'une zone de haute-montagne autour du sommet du Mont Blanc, côté français, sera désormais interdit. La mesure est insuffisante pour certains élus locaux.

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Le survol à basse altitude d'une zone de haute-montagne autour du sommet du Mont Blanc, côté français, sera désormais interdit, a annoncé ce lundi 31 mai la préfecture de Haute-Savoie.

L'État crée une zone réglementée qui, dès le 1er juin et jusqu'au 15 octobre, "prévoit l'interdiction de survol à basse altitude de la zone de protection d'habitats naturels du Mont-Blanc, sauf pour les appareils pilotés à motorisation électrique", précise la préfecture.

Cette décision fait suite à l'appel lancé le 13 avril par les maires de Chamonix et de Saint-Gervais, excédés par les "véritables meetings aériens" qui prenaient place sur les glaciers du massifs du Mont-Blanc et conduisaient à des nuisances sonores "assez considérables" dans ces paysages grandioses.

L'espace d'interdiction est calqué sur une zone de protection créée en octobre 2020 et destinée à encadrer, au sol, la fréquentation du sommet des Alpes. Cet espace d'interdiction doit également juguler les incivilités et les initiatives farfelues observées depuis des années.

 

"C'est insuffisant"

Ce périmètre est restreint aux zones d'accès classiques au toit de l'Europe occidentale qui culmine à 4 810 mètres, au grand dam des élus locaux insatisfaits de cette mesure.

"La réponse est très partielle, pas satisfaisante", a réagi auprès de l'AFP Éric Fournier, le maire de Chamonix. "Nous demandons une restriction des activités aériennes qui concerne tout le massif du Mont-Blanc, je ne sais pas dans quelle langue il faut que je le dise !"

Dimanche, raconte-t-il, deux autogires (un type d'aéronef très léger, proche d'un ULM) ont atterri dans la Vallée Blanche - en dehors de cette fameuse zone de protection - et les deux pilotes, bloqués, ont abandonné leurs appareils sur la Mer de Glace.

C'est ce type de comportement qu'on veut éviter à l'avenir.

Éric Fournier, maire de Chamonix.

Le maire de Chamonix appelle à "continuer la réflexion" avec les services de l'État. "C'est insuffisant", a renchéri Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, "mais par contre (cette zone de protection) est, je pense, le seul outil qu'a l'Etat aujourd'hui", pour établir un périmètre d'interdiction rapidement, en attendant une mesure plus large.

 

Des "éventuelles modifications" aux mesures prises

"Les mesures prises, qui constituent un juste équilibre entre les attentes de toutes les parties concernées, seront évaluées à la fin de la période d'été avec l'ensemble des acteurs locaux", écrit la préfecture dans son communiqué, "afin d'envisager les éventuelles modifications à leur apporter en vue de leur pérennisation."

Ces dernières années, une série d'atterrissages de petits avions pour déposer des touristes sur des glaciers, voire à proximité immédiate du sommet du Mont Blanc, avait provoqué la colère des élus et des professionnels de la montagne.

En 2020, un pilote suisse d'un avion de tourisme qui s'était posé près du sommet du Mont-Blanc en 2019 avait notamment écopé d'une amende de 38 euros prononcée par le tribunal de Bonneville (Haute-Savoie).

 

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