Depuis ce lundi 16 octobre à 8 heures, le tunnel du Mont-Blanc est fermé pour une durée de neuf semaines, le temps d'effectuer d'importants travaux de maintenance. Une déviation est mise en place via le tunnel du Fréjus. Un détour conséquent pour les transporteurs.
A partir de ce lundi 16 octobre, ne vous trompez pas d'itinéraire si vous prévoyez de vous rendre en Italie. Le tunnel du Mont-Blanc est désormais fermé pour une durée d'un peu plus de deux mois en raison d'importants travaux de rénovation. Le trafic est interrompu dans les deux sens.
Un trafic redirigé vers le tunnel du Fréjus
Sa réouverture est prévue le lundi 18 décembre à 22 heures. Chaque jour, c'est au moins 1 700 poids lourds et 3 600 véhicules légers qui empruntent le tunnel du Mont-Blanc. Un trafic conséquent qui se reportera en grande partie sur le tunnel du Fréjus.
Selon le gestionnaire du tunnel du Mont-Blanc GEIE-TMB, "90% des poids lourds se dirigeront" vers l'autre axe majeur de passage entre la France et l'Italie. Une déviation qui ne sera pas sans conséquence. Fin août dernier, des embouteillages monstres s'étaient formés au Mont-Blanc lors de la fermeture du tunnel du Fréjus en raison d'un éboulement survenu dans la vallée de la Maurienne.
Des travaux de maintenance
Un glissement de terrain qui avait nécessité le report des travaux au tunnel du Mont-Blanc. Initialement prévu début septembre, le chantier a été repoussé au lundi 16 octobre. L'ouvrage fermera finalement ses portes pour neuf semaines afin d'être rénové.
Les travaux concerneront "le remplacement d'éléments de dalle dans la portion centrale du tunnel et le changement d'accélérateurs (ventilateurs) sur la voûte" détaillait fin septembre GEIE-TMB. Un chantier-test avant la rénovation de la voûte prévue en 2024.
"Si l'activité devait être impactée sur de nombreuses années, cela aura peut-être des conséquences"
Franck Weinstoerffer, PDG d'une société de transport transfrontalier
En cette première journée de fermeture du tunnel, certains ont été surpris de se retrouver face à des barrières abaissées. "Le GPS ne m’a pas indiqué que la route était fermée… Maintenant, je dois faire demi-tour et repasser par la Suisse pour rentrer chez moi", explique un automobiliste italien.
Les routiers, eux, étaient prévenus de la fermeture du tunnel et ont dû modifier leurs itinéraires. A Eteaux, en Haute-Savoie, une entreprise de transport n'a pas eu le choix que d'emprunter le tunnel du Fréjus pour livrer ses clients en Suisse.
Une déviation lourde de conséquences pour cette société dont le transport transfrontalier représente environ 50 % de son chiffre d'affaires. "On doit faire un détour de 300 kilomètres, soir environ trois heures. [...] Cela pèse sur les finances car il y a de l'autoroute en plus, du gazole en plus et des heures de chauffeurs en plus", exlique son PDG, Franck Weinstoerffer.
Un avenir du chantier encore indécis
Si la réouverture du tunnel est prévue le 18 décembre, les échéances des prochains travaux demeurent encore inconnues. En 2024, un nouveau chantier-test se tiendra pendant quinze semaines. A l'issue, les gouvernements français et italiens devront trancher sur la tenue des opérations d'ampleur sur la voûte. Deux scénarios sont évoqués à partir de 2025 : une fermeture totale du tunnel pendant trois à quatre ans ou une fermeture annuelle de quatre mois pendant 17 ou 18 ans.
"Si l'activité devait être impactée sur de nombreuses années, cela aura peut-être des conséquences sur la quantité de notre flotte car on sera peut-être obligé de l'augmenter pour répondre aux besoins réguliers des arrêts du tunnel", confie Franck Weinstoerffer.