L'édition 2023 de l'Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) démarre ce vendredi 1er septembre sans les deux grands noms de la discipline : Kilian Jornet et François D'Haene. En leur absence, de nombreux autres favoris vont se disputer la victoire finale. Présentation des forces en présence.
Qui succédera au roi de la discipline Kilian Jornet ? Qui gravera son nom dans la légende de cette course ? Et qui marquera de son empreinte cette édition anniversaire de l'UTMB ? Pour ses 20 ans, la reine des courses de l'ultra-trail promet un spectacle grandiose et beaucoup d'incertitudes.
Le forfait de l'Espagnol Kilian Jornet, blessé au sacrum, et l'absence de François D'Haene rebattent les cartes et laissent place à d'autres favoris. Tour d'horizon des principaux prétendants :
Les favoris
Le visage fermé, l'allure au ralenti et les pas titubants dans la montée vers La Giète. L'an dernier, l'image de l'Américain en pleine défaillance alors qu'il avait longtemps mené la course a marqué les esprits. Cette année, le traileur de Flagstaff installé dans le Beaufortain depuis deux ans revient avec d'autres ambitions.
Ce héros malheureux s'était donné deux ans pour remporter la course : 2022 a été un échec, 2023 sera-t-elle la bonne année ? Le coureur a réalisé une préparation idéale : il a rapidement décroché son ticket pour l'UTMB avec une première place en Croatie sur l'Istria 100. Puis, il ne s'est aligné sur aucune autre course de longue distance. Dernière apparition en date : une victoire écrasante sur le trail de la Frison Roche, avec 42 km et 2 890 mètres de dénivelé positif bouclés en un peu plus de quatre heures.
Mathieu Blanchard (France)
Troisième en 2021, deuxième en 2022... La progression de Mathieu Blanchard au fil des années fait du traileur français un des favoris naturels de cette 20e édition. Pourtant, le coureur a longtemps hésité à prendre le départ de cet UTMB.
Après une troisième place sur le Marathon des Sables et un marathon de Paris couru en 2h22, Mathieu Blanchard avait fait de la Western States, prestigieuse course américaine réputée pour son parcours roulant et ses fortes chaleurs, son principal objectif de l'année. Mais une difficile septième place a sans doute changé les ambitions du traileur, qui sera donc sur la ligne de départ ce vendredi.
Tom Evans (Royaume-Uni)
Ce n'est pas le plus connu des favoris, mais peut-être le plus en forme. Tom Evans est un homme à surveiller. Le Britannique, troisième l'année dernière, a remporté ses deux dernières courses cette année dont la Western States : 160 km et 5 600 mètres de dénivelé positif parcourus en 14 heures et 40 minutes en juin dernier.
Plus impressionnant encore : l'ancien militaire n'a jamais raté un podium depuis 2018. Treize courses et donc treize podiums... Un quatorzième à suivre ?
Courtney Dauwalter (Etats-Unis)
La reine de l'ultra-trail arrive à Chamonix en ultra-favorite chez les femmes. Avec une victoire féminine sur la Western States puis sur la Hardrock 100 (161 km et 10 000 mètres de dénivelé positif), l'Américaine a la possibilité de réaliser un triplé inédit avec l'UTMB. Chez les hommes, personne n'a jamais réalisé l'exploit de remporter ces trois monuments du trail en moins d'un an.
L'Américaine pourrait réaliser un autre gros coup ce week-end autour du Mont-Blanc : s'inviter dans les trois premières places du classement général, hommes et femmes confondus. Ces derniers mois, l'ultra-traileuse a enchaîné les prouesses avec une quatrième place sur la Hardrock 100, une sixième place lors de la Western States ou encore une autre quatrième place lors de la Diagonale des Fous 2022. Bientôt le podium ?
Petter Engdahl (Suède)
L'année dernière, le discret Suédois avait fait grand bruit sur la CCC, course considérée comme la petite sœur de l'UTMB et qui consiste à relier Courmayeur à Chamonix en passant par Champex (100 km, 6000 m de dénivelé positif). Petter Engdahl l'avait emporté en 9h53min et avait ainsi battu le record de l'épreuve de près d'une heure.
Ce compagnon de sortie de Kilian Jornet avait, par la suite, fait valoir ses ambitions de grandeur, et donc de se positionner sur l'UTMB. Cette année, il pourrait réaliser la surprise.
Les outsiders
Benat Marmissolle (France)
En 2022, le Basque était arrivé sixième d'un des UTMB les plus relevés avant d'enchaîner avec une victoire, moins de deux mois plus tard, sur la Diagonale des Fous. Cette performance a révélé le talent du Français au grand public. Cette année, Benat Marmissolle, 42 ans, est arrivé deuxième de la Hardrock 100, mi-juillet et a ainsi montré qu'il est prêt pour cet UTMB.
Pau Capell (Espagne)
L'année dernière, Pau Capell était parti en trombe sur l'UTMB avant de finalement abandonner en cours de course. L'Espagnol, longuement blessé en 2021, espère cette année revenir aux avant-postes et passer, à son tour, sous la barre des 20 heures. Un exploit qui pourrait permettre au vainqueur de l'édition 2019 de décrocher sa deuxième victoire sur la course.
Germain Grangier, Ludovic Pommeret et Baptiste Chassagne (France)
Outre Benat Marmissolle et Mathieu Blanchard, d'autres Français pourraient tirer leur épingle du jeu. À commencer par l'expérimenté Ludovic Pommeret, 48 ans, déjà sacré sur l'UTMB en 2016 et vainqueur sortant de la TDS (147 km et 8 700 mètres de dénivelé positif, autre course organisée lors de la semaine de l'UTMB, NDLR).
Le coureur d'Isola, Germain Grangier, le champion de France de trail long, Baptiste Chassagne, ou encore Thibaut Garrivier font également partie du contingent tricolore en lice pour jouer les premiers rôles.
Ruth Croft (Nouvelle-Zélande)
Qui pour concurrencer Courtney Dauwalter chez les femmes ? Ruth Croft fait partie des principales menaces pour l'Américaine dans sa course à un triplé historique. La Néo-Zélandaise, plus habituée des formats courts, a posé ses valises en France depuis plusieurs semaines pour se préparer au mieux à cet UTMB.
Blandine L'Hirondel (France)
Blessée et longuement incertaine, Blandine L'Hirondel, championne de France de trail long, a finalement décidé de se positionner sur le grand tour du Mont-Blanc. Mais, la Française va devoir jouer avec les incertitudes : jamais elle ne s'est alignée sur une course de 160 km. Elle peut toutefois compter sur son expérience des longues courses : elle avait remporté la CCC en 2022 en 11h40min.