Visite d'Emmanuel Macron en Haute-Savoie : qu'attendent vraiment les associations écologistes ?

Le président Macron est en visite ce mercredi 12 et ce jeudi 13 février en Haute-Savoie. Il est notamment attendu sur la mer de glace pour parler "réchauffement climatique". Si certains écologistes attendent des "annonces fortes", d'autres dénoncent une "opération de communication".

Que peut-on attendre de la visite présidentielle au pied du Mont-Blanc ce mercredi 12 et ce jeudi 13 février ? Emmanuel Macron doit s'exprimer sur la bio-diversité, sur le réchauffement climatique et sur les mesures de protection du massif. Les associations écologistes sont partagées : certaines espèrent des "annonces fortes", notamment sur le transport par rail, d'autres n'attendent rien et dénoncent "une opération de communication".

"Notre président dîne avec Emmanuel Macron, on espère qu'il va faire passer des messages". 
Anne Lassman-Trappier, la responsable locale de France Nature Environnement, compte sur un véritable engagement présidentiel à l'occasion de ce déplacement en Haute-Savoie. Michel Dubromel, président national de l'association, fait partie des scientifiques qui devaient dîner avec le président Macron ce mercredi soir au refuge du Montenvers. "C'est important si on a des annonces fortes pour le climat", insiste Anne Lassman-Trappier.
 

 

Des mesures "ambitieuses et radicales" attendues


Selon l'Elysée, le président devrait annoncer des mesures pour la biodiversité mais aussi pour protéger le massif du Mont-Blanc contre les incivilités. Le maire de Saint-Gervais avait interpellé Emmanuel Macron sur ce sujet dans un courrier. Pourtant, c'est surtout sur le thème du réchauffement climatique que le chef de l'Etat est attendu. FNE, France Nature Environnement, réclame ainsi des "mesures ambitieuses, radicales et concrètes sur le climat". "Les prédictions les plus alarmistes des scientifiques concernant le changement climatique sont tristement dépassées par la réalité" déplore Anne Lassman-Trappier.
 
Concrètement, c'est d'abord la "modernisation des lignes ferroviaires côté français, dans le cadre du déploiement du Léman Express" que réclame l'association. Des "travaux urgents" sur "l'infrastructure ferroviaire" seraient ainsi nécessaires "particulièrement dans la vallée de l'Arve". France Nature Environnement réclame aussi une "meilleure utilisation des capacités ferroviaires existantes pour la traversée des Alpes entre Lyon et l’Italie via Modane", qui ne seraient utilisées qu'à 20 % de leurs capacités aujourd’hui. Enfin, FNE attend du président Macron qu'il annonce un "moratoire sur tous les projets d’infrastructures routières".
 

"Les décideurs se succèdent et les problèmes demeurent"


Si certains attendent des mesures "concrètes", d'autres ne voient dans le déplacement présidentiel qu'une "opération de communication". Alain Nahmias, le nouveau président de l'ARSMB, l'Association pour le Respect du Site du Mont-Blanc, est déçu de ne pas avoir été invité à rencontrer le président même s'il n'attend pas grand-chose de la visite présidentielle. "Ici, on travaille au quotidien avec le préfet et les élus et on fait avancer les choses".

L'ancien président de l'association est quant à lui plus radical. Simon Métral dénonce une "visite mascarade". "Il ne s'agit (avec) cette visite que d'une opération de communication (pour) se lamenter une nouvelle fois au pied de la mer de glace mourante. M.Sarkozy l'a fait, M.Hollande, Me Royale, Me Borne, M. Hulot. Les décideurs se succèdent et les problèmes demeurent : réchauffement climatique, pollutions, sur-aménagements de nos montagnes".

"Si on avait été reçus, j'aurais quand-même attiré son attention sur deux sujets"
tempère Alain Nahmias. Le nouveau président de l'ARSMB cite le problème des petites entreprises qui n'ont pas les moyens de changer leurs camions et qu'il faudrait selon lui aider. Il évoque aussi le problème des camionnettes de livraison à domicile "qu'on voit partout", "qui roulent comme des fous" et "qui polluent". Mais sur ces deux sujets comme sur le problème global du réchauffement, il ne semble guère se faire d'illusion : "je n'ai pas vraiment d'espoir que le président puisse faire quelque chose".

 
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