Un père de trois enfants, en grève de la faim à Berne depuis 39 jours, a cessé son action jeudi à l'annonce de la tenue d'une séance d'information des parlementaires suisses sur l'état de la science du changement climatique.
Guillermo Fernandez a terminé sa grève de la faim longue de 39 jours, jeudi 9 décembre, en fin de matinée. Le jeune père de trois enfants - qui de son propre aveu a perdu vingt kilos - a rompu son jeune en mangeant un morceau de banane sur la place Fédérale, où il venait tous les jours depuis le 1er novembre malgré une météo parfois peu clémente pour demander que les élus suisses s'informent auprès des scientifiques qui étudient le changement climatique.
"Les faits scientifiques indiquent clairement que nous envoyons nos enfants dans 'un futur infernal', pour reprendre la formule exacte du Secrétaire Général des Nations Unies, M. António Guterres. Bon nombre de parlementaires ne semblent pas avoir conscience de cette réalité terrifiante et urgente. Désormais, nous saurons qu'ils savent. Qui sait et n'agit pas pour sauver nos enfants n'est pas légitime pour décider de notre futur et surtout pas celui de nos enfants", a-t-il déclaré sur son site internet.
Des scientifiques le soutiennent, des élus le critiquent
M. Fernandez s'est décidé à cesser son action après que la nouvelle présidente de la chambre basse, la verte Irène Kälin, a invité jeudi les parlementaires des deux chambres à une rencontre le 2 mai au Palais fédéral pour évoquer les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), avec les spécialistes suisses qui ont participé à leur rédaction.
"Ces rapports sont une source fiable et citée à maintes reprises dans le cadre de la problématique climatique", estime Irène Kälin, citée dans un communiqué. Selon elle, "les parlementaires doivent donc en connaître les résultats rapidement et de première main".
Plusieurs dizaines de scientifique avaient apporté leur soutien à la revendication du gréviste de la faim. Des élus, interrogés par le quotidien la Tribune de Genève ont fait part de leur malaise face à la méthode estimant aussi que les élus sont déjà informés.