Témoignage. "C’est violent comme annonce" : la fermeture d'une crèche du jour au lendemain laisse les parents dans le désarroi

Publié le Écrit par Weda Valère et Benjamin Metral
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Faute de personnel, une crèche de Chavanod (Haute-Savoie) a dû fermer ses portes précipitamment il y a un mois. Mis au pied du mur, les parents peinent à trouver des solutions de garde alternatives. Une situation difficilement gérable au quotidien.

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"C’est violent comme annonce"... Le 18 avril dernier, en milieu d’après-midi, Cindy Hermitte est informée par téléphone de la fermeture temporaire de la Crèche Bulle de Neige à Chavanod en Haute-Savoie, dans laquelle est accueillie sa fille Jade, âgée d'un an. En cause : le manque de personnel.

"La nouvelle est arrivée vers 17 h 30 et dès le lendemain, on était sans solution. On ne savait pas pour combien de temps la crèche devait rester fermée", se souvient pour sa part Angélique Magnon, qui avait également confié son bébé de six mois à la structure. 

Fermée pendant plus de 4 mois

Une semaine plus tard, les parents sont de nouveau contactés. Ils apprennent alors que la crèche restera finalement fermée pendant plus de quatre mois, jusqu’au 31 août. Une situation qui n'est pas sans conséquence. "C'est énormément de frustration, de stress et puis d'incompréhension de nous laisser ainsi au pied du mur, sans solutions de garde pour des enfants en bas âge", se désole Cindy Hermitte.

"À la suite de l’annonce, j’ai ressenti énormément de stress. J’ai été prise au dépourvu et j'ai été mise en arrêt de travail jusqu’à fin mai."

Cindy Hermitte, maman de Jade âgée d'un an.

Très affectée par la situation, la maman s'est vue prescrire un arrêt maladie. "À la suite de l’annonce, j’ai ressenti énormément de stress. J’ai été prise au dépourvu et j'ai été mise en arrêt de travail jusqu’à fin mai", explique-t-elle.

Sans crèche depuis un mois déjà, la petite Jade passe désormais ses journées à la maison avec sa maman, car trouver une nounou en cours d’année n’est pas chose facile.

"Depuis un mois, ce sont des coups de fil, des mails. J’ai contacté le relais petite enfance du Grand Annecy. J’ai fait les demandes de placement d’urgence qui malheureusement n’ont pas abouti. Il faut trouver des personnes avec qui le feeling passe, avec qui les jours de garde et les horaires sont possibles vis-à-vis du travail, c’est très compliqué", explique Cindy Hermitte. 

Manque d'effectifs

Depuis plusieurs mois, l'établissement faisait face à un manque d’effectifs. "On rencontrait depuis l’entrée en crèche à la mi-septembre des problématiques de réduction d’horaires à la suite du manque d’effectifs justement. Il y a des semaines où on n’en avait pas et ils nous faisaient des mails indiquant des réductions d’horaires", explique Angélique Magnon.

Lors de la dernière semaine d'ouverture, par exemple, la crèche Bulles de Neige accueillait 16 enfants pour seulement 4 professionnelles. Un ratio certes légal mais jugé insuffisant par le groupe People and Baby, mis en cause par le passé pour ses conditions d’accueil. 

"People & Baby a fait le choix d’aller au-delà des taux d’encadrement qu’impose la réglementation. Si ces exigences ne sont pas atteintes, alors nous réduisons l’amplitude horaire voire, nous fermons ponctuellement la structure. Une solution alternative d’accueil en fonction des disponibilités actuelles a été proposée aux familles", explique la direction du groupe. 

"Un bébé de 6 mois ne peut pas être transporté comme un colis"

Si les parents ont bien reçu des propositions alternatives, celles-ci sont jugées "insatisfaisantes" par plusieurs. "On propose des solutions à certains parents, pour des crèches éloignées. Celle qu’on m’a proposée est à une heure de mon domicile donc absolument pas gérable au niveau du quotidien", dénonce Angélique Magnon. "On parle d’un bébé qui a 6 mois et qui ne peut pas être transporté comme un colis. Et on est en complet manque d’informations", a-t-elle poursuivi. 

Alors que le doute plane encore quant à une possible réouverture de la structure fin août, certaines mamans, lassées par la situation, ne souhaitent plus confier leurs enfants aux crèches du groupe People and Baby.

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