Le crâne humain, retrouvé près du lieu indiqué par le suspect du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, est bien celui de la jeune femme disparue en 1986, selon le résultat de l'expertise ADN.
L'affaire de la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti, jeune femme de 25 ans disparue en 1986 à Pontcharra (Isère), prend un nouveau tournant. Le crâne humain, découvert lors de fouilles le 26 octobre dernier à La Buissière, est bien celui de la victime.
"Le profil génétique retrouvé (sur le crâne) correspond à celui de Marie-Thérèse Bonfanti", annonce le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant. La juge d'instruction en charge de l'affaire a reçu, ce lundi 28 novembre, le résultat de l'expertise ADN menée par l'Institut de recherche de la gendarmerie nationale (IRCGN).
L'affaire Bonfanti, non élucidée depuis 36 ans, a connu une avancée majeure en mai dernier avec la mise en examen d'un suspect, Yves Chatain, pour "enlèvement, séquestration et meurtre". Le mis en cause, aujourd'hui âgé de 56 ans, a reconnu avoir tué Marie-Thérèse Bonfanti le 22 mai 1986. Il est placé en détention provisoire.
Le crâne, dont les résultats d'analyse viennent d'être communiqués, avait été découvert à quelques dizaines de mètres du lieu où Yves Chatain a dit avoir abandonné le corps. Un ossement partiel, un bouton-pression et un bout de tissu ont également été retrouvés au cours des différentes phases de recherches dans ce secteur, indiquait le parquet fin octobre.
Le mis en cause reconnaît les faits
Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, mariée et mère de deux enfants, a disparu le 22 mai 1986 à Pontcharra. Son mari avait donné l'alerte le soir-même et très vite, la piste criminelle était aussitôt privilégiée.
Yves Chatain, alors âgé de 21 ans, était rapidement entendu par les enquêteurs. Propriétaire de l'immeuble où Marie-Thérèse Bonfanti, alors livreuse de journaux, effectuait sa tournée, il était déjà connu de la justice. Mais il avait été relâché faute de preuves et d'éléments concrets.
Lors de ses dernières auditions, Yves Chatain a expliqué avoir eu une altercation verbale avec Marie-Thérèse Bonfanti. Cette dernière se serait ensuite rendue au domicile du suspect pour lui demander de s'excuser. Il l'aurait saisie "par le cou à deux mains" et l'aurait étranglée avant de placer sa dépouille dans le coffre de sa voiture, roulant "quelques kilomètres" pour cacher le corps "en pleine nature".