À la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, le gouvernement a détaillé son nouveau plan loup pour la période 2024-2029. La revalorisation des indemnisations et la simplification des tirs de défense entrent en vigueur. Des mesures très attendues par les éleveurs.
Après avoir annoncé une simplification des tirs de défense sur les loups, le gouvernement dévoile ses contours. Dans le cadre de ce nouveau plan loup 2024-2029, un arrêté ministériel a été publié au Journal officiel ce vendredi 23 février.
À la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris, cette mesure était très attendue par le monde agricole tout comme la revalorisation des indemnistations pour les éleveurs. Le protocole révélé ce vendredi semble en phase avec les demandes formulées à l'issue de la version initiale du plan loup.
Du matériel nocturne à disposition pour les tirs
L'ensemble des mesures de cette nouvelle version vise à "poursuivre la protection de l'espèce, mais aussi mieux accompagner la profession agricole face à la menace de la prédation", selon le ministère de l'Agriculture.
Communiqué 📢 | Plan loup : un nouveau cadre national d’actions pour renforcer la coexistence du loup et des activités d’élevage ⤵️https://t.co/ihCr3yDXpQ
— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) February 23, 2024
Parmi les mesures ardemment souhaitées par les éleveurs, figurait la simplification des tirs de défense. Désormais, l'arrêté permet aux éleveurs de se doter de matériel de vision nocturne notamment "l'usage des caméras d'observation nocturne". En revanche, ils devront utiliser un éclairage avant d'ouvrir le feu.
Les louvetiers, eux, seront désormais dispensés de cette obligation d'éclairage mais pourront utiliser
des armes dotées de visées nocturnes, avec des procédures d'intervention simplifiées sur le terrain.
Pour effectuer ces tirs de défense, les éleveurs pourront compter sur une instruction technique plus rapide. Ainsi, les préfets devront délivrer des autorisations de tir au maximum 48 heures après l'attaque subie par l'exploitant agricole.
Le déploiement des louvetiers devra lui aussi être effectué sous 48 heures si une autorisation est déjà permise, et sous 72 heures si une nouvelle autorisation est nécessaire. Pour répondre à cette demande, le gouvernement demande également aux préfets de "spécialiser des louvetiers sur les tirs de loups".
Enfin, des autorisations de tirs de défense seront délivrées aux éleveurs bovins, équins et asins, "dès la première attaque" de leurs troupeaux.
Des indemnisations augmentées jusqu'à 33 %
Autre mesure très attendue de ce nouveau plan loup 2024-2029 : la revalorisation des barèmes d'indemnisations. Désormais, les dédommagements des éleveurs seront augmentés de 33 % pour les ovins et 25 % pour les caprins victimes de "prédations du loup, de l'ours et du lynx".
Dans un souci de "rééquilibrage pour concilier conservation de l'espèce et sauvegarde des activités de l'élevage", le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a annoncé que le quota d'abattage reste inchangé et donc fixé à 19 % de la population recensée chaque année - soit 209 en 2023 pour une population lupine évaluée à environ 1 100.
La méthode de comptage sera elle modifiée avec une technique "captage-marquage aux captures" pour une publication annuelle permettant d'établir le nombre maximal de loup pouvant être tirés, selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
"Concilier souveraineté alimentaire et transition écologique"
À travers ce nouveau plan loup, le gouvernement insiste sur le volet "protection" prévu. Avec un budget de 2,5 millions d'euros sur 2024-2029, l'objectif est de développer de nouveaux moyens de protection, comme l'utilisation de drones ou de l'effarouchement avec les phéromones.
"Concilier souveraineté alimentaire et transition écologique, et en particulier préservation de la biodiversité, est notre ambition", a souligné le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu dans un communiqué.
Le gouvernement défend également sa position à l'échelle européenne, s'affirmant toujours à l'appui de la procédure lancée par la Commission européenne visant à reclasser le loup d'espèce "strictement protégée" à espèce "protégée". Cela permettra de passer à une logique de gestion de la population lupine mais aussi de passer "d'une logique de défense à une logique de prévention des attaques",
souligne le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau dans un communiqué.