L'Isérois Émilien Jacquelin s'est imposé comme la nouvelle star des Mondiaux de biathlon. A Pokljuka, en Slovénie, il a porté les Bleus jusqu'à éclipser les Scandinaves.
On attendait un festival de la Norvège, hégémonique depuis le début de l'hiver. Mais ce sont bel et bien les Français qui font le spectacle lors de ces Mondiaux de biathlon à Pokljuka, avec Emilien Jacquelin en porte-étendard. Troisième du sprint puis sacré sur la poursuite pour la 2e année consécutive, l'Isérois de 25 ans est, à mi-parcours, l'homme de ces Mondiaux.
Grâce à "Lucky Luke" Jacquelin, les Bleus ont éclipsé les Scandinaves chez les hommes (3 podiums contre 1) et vont aborder les prochaines courses (Individuel mercredi, relais mixte simple jeudi, relais samedi, mass start dimanche) l'esprit totalement libéré.
"Il y a de l'envie, il faut maintenant laisser le naturel parler", estime le biathlète de Villard-de-Lans. "Pour moi, l'essentiel est validé avec le sprint [2e, NDLR] et il y a désormais de très belles choses à aller chercher", explique de son côté Simon Desthieux.
L'équipe de France est donc en position de force et a pris un net ascendant psychologique sur ses "meilleurs ennemis". Le relais de samedi s'annonce d'ailleurs épique entre une Norvège sous pression et des Bleus qui restent sur deux succès dans cette spécialité en Coupe du monde.
Fillon-Maillet, attention danger
Arrivé en Slovénie dans la peau du leader de l'équipe de France, Quentin Fillon-Maillet est pour le moment le grand perdant de ces Mondiaux. Celui qui est censé pendre la relève de Martin Fourcade chez les Bleus pensait sauver à Pokljuka une saison mal embarquée. Mais il se retrouve sans médaille après trois courses, dont deux individuelles, alors que ses coéquipiers n'en finissent pas de flamber.
Pour ne rien arranger, son statut de N.1 français est de plus en plus précaire puisque Jacquelin est revenu à sa hauteur au classement général de la Coupe du monde (5e ex-aequo).
Sa 4e place lors de la poursuite n'a fait qu'exacerber sa "frustration" et il ne lui reste plus que deux opportunités, en individuel et en mass start, pour ramener l'or en solo qui manque à son palmarès.
"Je vais prendre les prochaines courses comme un gros revanchard. C'est un état d'esprit qui m'a permis dans le passé de faire de belles courses et de belles remontées", a-t-il déclaré dimanche pour se remonter un peu le moral.