Le phénomène est parfois appelé Street pooling ("piscine de rue"). Lors des grosses chaleurs, certains habitants n'hésitent pas à ouvrir les bornes à incendie pour se rafraîchir. Une pratique interdite et particulièrement dangereuse alerte la Métropole de Grenoble.
Alors que la canicule fait son retour sur une partie du pays, la Métropole de Grenoble alerte sur les dangers du "Street pooling". La pratique consiste à ouvrir des bornes incendie pour se rafraîchir. Totalement illégale, elle est également particulièrement dangereuse.
L'accident s'était produit le 27 juin dernier. Un jeune garçon de nationalité syrienne avait été projeté en l'air à cause de la pression d'une bouche à incendie qu'il venait d'ouvrir. Il avait lourdement chuté et avait été transféré dans un état grave à l'hôpital.
Si les accidents ne sont pas toujours aussi dramatiques, les risques existent bel et bien, explique la Métropole de Grenoble dans un communiqué publié ce lundi 22 juillet 2019. La très forte pression de l'eau peut entraîner des blessures graves pour ceux qui ouvrent ces bouches mais aussi pour le "public placé alentour". Les risques d'électrocution existent également "en cas d'inondation d'équipement électrique". Enfin, dernier risque, celui des accidents de la route en cas d'inondation de la chaussée.
178 000 m3 d'eau gaspillés à Grenoble
Le phénomène est loin d'être anecdotique si l'on en croit les chiffres publiés par Grenoble-Alpes Métropole. En 2017, près de 178 000 m3 d'eau auraient ainsi été gaspillés, uniquement sur Grenoble, par des ouvertures de bornes à incendie, soit la consommation annuelle d'une ville de 3500 habitants.
Environ 6300 bornes sont en service dans l'agglomération. Depuis 2018, un dispositif "d'inviolabilité" des équipements est en test. Il serait plutôt efficace selon la Métropole qui envisage de le généraliser.
Né à New-York à la fin du 19e siècle suite à une forte canicule, le phénomène du "Street pooling" s'est largement répandu dans l'hexagone. A Grenoble, le 2 juin dernier, une vingtaine d'individus avaient ouvert une bouche d'incendie sur le stade du village olympique pour alimenter leur piscine gonflable.
Les incidents, qui se multiplient, sont de moins en moins pris à la légère par les municipalités. La ville d'Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, avait ainsi réclamé, fin 2017, 9000 euros à une famille dont les deux enfants avaient forcé trois bouches à incendie.