Française retrouvée morte dans une église en Italie : son compagnon condamné à 6 mois de prison pour des violences conjugales antérieures

Avant d’être remis à la justice italienne, un homme de 21 ans, soupçonné du meurtre de sa compagne, retrouvée en avril dernier, poignardée dans une église désaffectée du val d’Aoste en Italie, a été condamné à six mois de prison par le tribunal correctionnel de Grenoble pour des violences commises précédemment sur la victime.

"Faire abstraction de ce qui s'est passé en Italie". Dès l'ouverture de l'audience, la présidente du tribunal correctionnel de Grenoble a rappelé le devoir des magistrats notamment auprès des deux familles présentes dans la salle. Ce vendredi 3 mai, Sohaib Teima comparait pour "violences habituelles par concubin et harcèlement, acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas déposer plainte". 

Le jeune homme de 21 ans, de nationalité italienne, arrêté le mercredi 10 avril à Lyon est soupçonné d'avoir poignardé sa compagne française de 22 ans dans le Val d'Aoste. Son corps avait été retrouvé le 5 avril par des promeneurs dans une église abandonnée de cette région d'Italie.

Deux plaintes pour violences conjugales en 2023 et 2024

Avant l'extradition de Sohaib Teima en Italie, le tribunal correctionnel de Grenoble jugeait donc le jeune homme, au casier judiciaire vierge et étudiant à l'université de Grenoble pour des faits de violences sur sa compagne. La jeune femme de 22 ans, originaire de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon, a déposé plainte à deux reprises contre son compagnon pour des faits remontant entre décembre 2022 et janvier 2024.

Sur le corps de la mannequin, plusieurs stigmates de ces violences ont été retrouvés comme des ecchymoses ou encore un nez cassé. Longuement interrogé sur ses relations avec sa compagne, le prévenu s'est déclaré "innocent", niant être "une personne agressive ou dangereuse". 

Dans sa langue maternelle, l'Italien a poursuivi en accusant sa compagne de le "manipuler émotionnellement" se faisant ainsi "mal elle-même". Il a pointé notamment du doigt ses mœurs et "ses mauvaises fréquentations".

A la barre, les proches de la victime ont eux décrit une personnalité tout autre. Durant leurs témoignages, le père et le jeune frère ont loué "sa générosité" et son "courage". Ils ont également déclaré avoir fait tout leur possible "pour la protéger" malgré les efforts de la jeune femme pour "rendre meilleur" son compagnon.

La défense annonce faire appel de la décision

Malgré les déclarations du prévenu, la procureure de la République de Grenoble a requis à son encontre dix mois de prison ferme. Des réquisitions loin d'être au goût de l'avocat de la défense Me Samir Bellasri qui a demandé "la relaxe pure et simple" de son client. Véhément envers la cour, il a pointé du doigt un rejet "inadmissible" de plusieurs pièces, des messages et des e-mails, en anglais non traduites à temps. 

"Il me semble que l'enquête a été trop rapide. On n'a pas été cherché un certain nombre de pièces qui pouvaient être présentées lors de la garde à vue. Elles auraient pu permettre de se rendre compte qu'il y avait des éléments qui étaient contre une poursuite devant le tribunal pour les faits reprochés à mon client." a défendu Me Samir Bellasri.

Le tribunal correctionnel de Grenoble a finalement rendu son jugement dans la soirée. Le jeune homme, maintenu en détention a été condamné à 6 mois de prison et dix ans d'interdiction d'entrée sur le territoire français.

"Nous allons faire appel pour que certains documents soient pris en compte. Nous avons en notre procession des messages et des e-mails qui révèlent que la jeune compagne a appelé mon client à la rejoindre à l'hôpital. Elle présentait déjà des blessures. Ce sont des messages incontestables, une preuve objective." conteste l'avocat de la défense.

Extradition prévue dans les prochains jours

Selon Me Samir Bellasri, cet appel pourrait "retarder" l'extradition de son client. Le 2 mai, le procureur de la République de Grenoble indiquait que la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Grenoble avait ordonné la remise de Sohaib Teima aux autorités italiennes mais a différé sa remise jusqu’à son jugement devant le tribunal correctionnel. 

Le jeune homme de 21 ans devrait être extradé dans les prochains jours pour comparaître dans le Val d'Aoste en Italie. Une enquête pour meurtre a été ouverte par le parquet. "Il s'agit d'un pur féminicide déterminé par une volonté de domination et d'effacement de la volonté de la victime" assurait le procureur du Val d’Aoste Lucca Ceccanti lors d'une conférence de presse le 11 avril dernier. 

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