Fusillades à Grenoble : Eric Piolle demande des policiers supplémentaires, Bruno Retailleau tacle son "discours antisécuritaire"

Face aux nombreuses fusillades sur fond de trafic de stupéfiants à Grenoble, le maire Eric Piolle a demandé au gouvernement des moyens supplémentaires pour lutter contre l’insécurité. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau lui a recommandé d’installer "plus de caméras de vidéoprotection".

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Passe d’armes par radio interposée entre le maire de Grenoble et le ministre de l’Intérieur. Invité mercredi 23 octobre sur France Inter, l'édile écologiste Eric Piolle a demandé des moyens supplémentaires pour lutter contre le trafic de stupéfiants dans sa ville, en proie à une série de fusillades sanglantes.

"Aujourd'hui, les habitants sont inquiets et je le suis aussi car on a l'impression de revenir dans les années 70-80, lorsqu'il y avait des morts à foison, une violence débridée. C'est une guerre économique à laquelle se livrent de façon très violente les dealers. Et ce sont les 'petits d'en bas', qui sont tués", a-t-il déclaré au micro d’Inter, faisant référence à l’adolescent de 15 ans tué d’une balle dans la tête mardi soir.

Eric Piolle a martelé qu’il demandait des "effectifs supplémentaires pour la police et la justice" : "En tant qu'élus locaux, nous faisons à chaque fois les pères et les mères courage. On demande, à chaque nomination d'un nouveau ministre de l'Intérieur, des effectifs supplémentaires. Les différents ministres de l'Intérieur m'ont octroyé pas moins de 200 policiers supplémentaires depuis que je suis élu en 2014. Mais vu que nous n'avons pas les chiffres et qu'il n'y a aucune transparence, on ne les voit pas ces effectifs. Les syndicats nous disent que ça va, ça vient."

"Je ne dis pas que je ne ferai rien"

Ce jeudi 24 octobre, au lendemain des déclarations d’Eric Piolle, c’était au tour du ministre de l’Intérieur d’être l’invité de la matinale. Interrogé sur les réclamations du maire grenoblois, Bruno Retailleau a renvoyé l’édile à ses "pouvoirs de police". "Ce que je voudrais déjà, c'est qu'Eric Piolle déploie beaucoup plus de caméras de vidéoprotection" dans sa ville, a-t-il répondu.  

Pour lui, le maire de Grenoble "a un discours antisécuritaire". "La production de la sécurité (...) doit être à la fois l'affaire du maire qui a des pouvoirs de police légalement et l'affaire de l'Etat au niveau national", a poursuivi M. Retailleau. "Mais quand je vois qu'il veut légaliser le cannabis, qu'il n'y a que 200 caméras dans une ville qui compte plus 160 000 habitants" alors que dans "une petite ville voisine, Vienne, qui a 30 000 habitants, il y a 200 caméras, je dis : aide-toi, le ciel t'aidera."

"Je ne dis pas que je ne ferai rien" en matière de renforts, mais "je dis : qu'il commence par adopter un certain nombre de mesures sécuritaires", a conclu le ministre.

Pas de quoi convaincre Eric Piolle. Ce dernier rappelle que la ville est équipée de "6 caméras par kilomètre carré" mais ne croit pas à leur efficacité comme outil de lutte contre la délinquance : "En pratique, ça ne marche pas. Lilian Dejean, agent municipal abattu froidement en septembre dernier (...), a été tué sous l'œil de nos caméras. À Hoche, où a été abattu cet adolescent, nous avions discuté pendant longtemps avec les policiers pour savoir où mettre une caméra. Nous l'avons installée, elle a tenu une demi-heure avant d'être détruite. (...) Ça peut aider les enquêtes, mais malgré les images, les élucidations peinent à se faire".

Six morts dans des fusillades

Depuis le début de l'année, selon le procureur Eric Vaillant, une cinquantaine de fusillades ont été recensées à Grenoble, dont 23 liées au trafic de drogue qui ont fait six morts.

Les maires de Grenoble, Échirolles et Saint-Martin d'Hères, principales villes de l'agglomération, ont écrit en début de semaine aux ministres de l'Intérieur et de la Justice pour demander "100 policiers nationaux supplémentaires et un plan inédit de lutte contre la récidive".

En parallèle, la maire d’Echirolles, Amandine Demore, a lancé une pétition auprès de ses administrés pour demander l’ouverture d’un commissariat de police dans sa commune. Elle en avait fait la demande auprès du président de la République, qui l’avait refusée.

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