Trois adjoints au maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), ont été privés de leur délégation en conseil municipal, ce lundi 15 mai, après avoir exprimé publiquement leurs réserves lors d'un vote sur la hausse de la taxe foncière, en mars dernier.
Trois adjoints au maire écologiste Eric Piolle se sont vus privés de leurs délégations en conseil municipal, ce lundi 15 mai, deux mois après avoir exprimé publiquement leurs réserves suite au vote d'une hausse de la taxe foncière.
Au total, sept élus quittent la majorité de M. Piolle et vont créer un nouveau groupe baptisé Grenoble Démocratie Ecologie Solidarité (GDES). Anouche Agobian, Maxence Alloto et Hakim Sabri se sont tous les trois vus privés de leurs délégations lors d'un vote secret dans un conseil municipal tendu lundi soir. Ils ont été aussitôt remplacés par deux nouveaux adjoints et par un conseiller municipal délégué.
Cette rupture intervient après le vote, le 13 mars, du budget 2023 de la ville qui prévoit une hausse contestée de +25 % du taux de la taxe foncière afin de lever 44 millions d'euros pour financer un "bouclier de justice sociale et climatique".
"La gauche, ce n'est pas ça"
Les sept élus avaient fait part de leur "malaise" au sujet de cette hausse mais avaient voté in fine le budget 2023 "en accord avec les principes fondateurs d'une appartenance à un groupe majoritaire".
L'un des trois adjoints sanctionnés, Maxence Alloto, a fait part de sa "déception" avant le vote formalisant leur exclusion. Eric Piolle "ne supporte pas la contradiction, c'est ça surtout qui nous attriste parce que la gauche, ce n'est pas ça", a-t-il estimé.
"La hausse de 25 % ne faisait pas partie de nos engagements et donc dès lors nous avons souhaité porter le débat sur cette question", a souligné de son côté le conseiller municipal Pascal Clouaire, qui fait également partie des sept.
L'exclusion des trois adjoints qui en a résulté est à ses yeux "une mesure disproportionnée, d'une violence symbolique incroyable" et en "contradiction totale entre la mesure et le discours qui est porté". Les élus concernés ont annoncé une série de recours pour "excès de pouvoir".
Un "désaccord"
Sans s'étendre sur le conflit, Eric Piolle a reconnu lundi un "désaccord" entre les sept élus et la majorité municipale.
Dans un communiqué envoyé dans la soirée, lors du conseil municipal, le maire de Grenoble a adressé ses remerciements aux adjoints évincés, mais souligne tout de même son désaccord avec eux : "Nous doter des moyens nécessaires pour amplifier les transitions annoncées (...), compte tenu de l’urgence sociale et climatique, ou conserver le même rythme, tel est le désaccord qui sépare GEC des sept collègues qui ont rejoint le groupe GDES."
"J’adresse un grand merci à Anouche Agobian, Maxence Alloto, Hakim Sabri, Barbara Schuman et Amel Zenati pour le travail accompli au sein de notre équipe. (...) L’heure est au travail pour les membres de l’exécutif, en proximité avec les Grenoblois et Grenobloises", a-t-il conclu.
Avec AFP