Interdiction du burkini à Grenoble : "Le combat continuera jusqu'à la victoire", promet l'association Alliance citoyenne

Alors que les réactions politiques se multiplient pour saluer la décision du Conseil d'État confirmant l'interdiction du port du burkini dans les piscines de Grenoble, l'association qui militait pour son autorisation a fait part de sa déception.

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En désavouant la mairie de Grenoble qui avait autorisé cette tenue de baignade portée par certaines musulmanes, le Conseil d'État a donc fermé la porte, mardi 21 juin, au burkini dans les piscines municipales. Dans son ordonnance, la plus haute juridiction administrative française a confirmé la décision rendue en mai par le tribunal administratif de la capitale des Alpes, estimant que "contrairement à l'objectif affiché" par la ville, l'adaptation du règlement intérieur de ses piscines "ne visait qu'à autoriser le port du burkini afin de satisfaire une revendication de nature religieuse".

Une décision à laquelle l'association qui militait depuis plusieurs années pour l'autorisation du maillot couvrant dans les piscines de la capitale des Alpes a réagi en fin de journée : "Le Conseil d’État dans sa grande clémence a validé comme le tribunal administratif l’autorisation des maillots couvrants et des seins nus. Il juge cependant que la jupette du burkini est trop dérogatoire par rapport à l’interdiction parallèle du short de bain. Quand on lit bien la décision : c’est une défaite sur la forme, mais une victoire sur le fond."

"Le combat pour la liberté des femmes musulmanes en France est ostensiblement long. Il continuera jusqu'à la victoire", ajoute l'association sur les réseaux sociaux.

Une décision spécifique à Grenoble pour la Ligue des droits de l'Homme

De son côté, la Ligue des droits de l'Homme, également venue le 14 juin défendre cette revendication de l'autorisation du burkini devant le Conseil d'État, a fait part de sa surprise. "Nous étions confiants car nous étions sur une position logique", a réagi l'avocat de la LDH, maître Patrice Spinosi. "Parce qu'il est tout bonnement interdit de l'interdire, il n'y avait pour nous pas lieu de débattre de son autorisation. Alors forcément, aujourd'hui, nous somme déçus", reconnaît l'avocat. Afin de faire valoir cet argument devant le Conseil d'État, Patrice Spinosi s'était appuyé sur une jurisprudence de 2016 lors de laquelle, celui-ci, saisi par la Ligue des droits de l’homme et le Comité contre l’islamophobie en France, s’était prononcé contre l’arrêté "anti-burkini" de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).

Quelle portée ?

Pour Patrice Spinosi, la décision prise aujourd'hui pour Grenoble ne peut néanmoins constituer "qu'une solution d'espèce". Pour l'avocat, on remet en cause le changement de règlement d'une piscine municipale mais absolument pas le port du burkini ailleurs dans l'espace public, les plages et les rues de France. Selon ses termes, la décision concernant Grenoble "est un revers mais certainement pas une défaite des pro-burkini en France".

Suite à cette décision de justice, la mairie de Grenoble a également réagi. Eric Piolle, Le maire de la commune dit prendre acte de la décision, regrettant toutefois que la plus haute juridiction du pays lui "prête des intentions qu’il n’a pas".

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