Le conseil municipal de La Tronche s'est prononcé lundi à l'unanimité contre la vente du bailleur social Grenoble Habitat à une société privée. Il revient désormais à l'acheteur Adestia de décider des suites à donner.
Après Grenoble Alpes Métropole, c'est au tour de la Ville de La Tronche de se prononcer contre la vente de Grenoble Habitat. Le bailleur social, géré par une société d'économie mixte, pourrait passer dans le domaine privé puisque la municipalité grenobloise, actionnaire majoritaire, entend vendre ses parts à hauteur de 37 millions d'euros au profit de la société Adestia, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Cette vente, actée par le conseil municipal de Grenoble en mars dernier, avait été vivement critiquée par l'opposition, mais aussi par des associations de locataires. Les actionnaires publics de Grenoble Habitat n'y sont pas davantage favorables. Le conseil municipal de La Tronche - ville berceau du bailleur social - qui détient 0,5 % des parts de Grenoble Habitat, s'est prononcé à l'unanimité contre la vente ce lundi 16 octobre. Pour la majorité municipale, un tel bailleur social ne doit pas passer dans le privé.
"Le côté public, le côté local, ce sont des choses inscrites dans nos façons de voir la vie publique, de voir le contrôle par les collectivités de ce qui se passe pour le logement social, avec beaucoup de demandes actuellement. Avec les difficultés dans lesquelles se retrouvent les habitants, c'est très important de suivre cela de près", estime le maire (DVG) de La Tronche, Bertrand Spindler, qui dit n'avoir "pas confiance" dans le processus proposé par la ville de Grenoble avec CDC Habitat.
"La balle est maintenant dans le camp" d'Adestia
Les élus de la Métropole, autre actionnaire minoritaire de Grenoble Habitat, se sont prononcés contre cette même vente à la majorité des voix lors du conseil communautaire du 29 septembre. Ces deux oppositions successives font planer le doute sur la suite du processus de vente.
Des clauses suspensives, mais non-obligatoires, demandent notamment le "soutien public" de la Métro et de la Ville de La Tronche. Ni l'un ni l'autre n'ayant été obtenu, il appartient désormais à l'acheteur Adestia d'activer, ou non, cette clause. "La balle est maintenant dans le camp de CDC Habitat qui va devoir décider s'ils poursuivent ou pas", résume Bertrand Spindler.
Une décision cruciale pour la Ville de Grenoble qui avait décidé de la vente de Grenoble Habitat, en charge de 4 500 logements sociaux dans l'agglomération, pour renflouer son budget d'investissement. La municipalité grenobloise affirme avoir convenu de déterminer avec Adestia des suites à donner.
"Elle ne souhaite toutefois pas s'exprimer avant qu'en soient informé-es les actionnaires de Grenoble Habitat, lors d'un conseil d'administration prévu dans quelques jours", indique-t-elle dans un communiqué. D'ici là, l'incertitude perdure, notamment pour les 80 salariés du bailleur social.