François Hollande, invité exceptionnel de Dimanche en politique ce dimanche 10 décembre sur France 3, revient sur le meurtre du jeune Thomas lors d'un bal dans la Drôme. L'ex-chef de l'État juge qu'il ne faut "rien laisser passer" après ce drame qui "justifie une transparence la plus totale".
L'ancien président de la République François Hollande s'est rendu à Sciences-Po Grenoble ce jeudi 7 décembre pour partager son expérience en gestion de crise. Des attentats terroristes du 13 novembre 2015 aux conflits en Afrique, son mandat a été marqué par des épisodes qui restent gravés dans les mémoires.
L'ex-chef de l'État est l'invité exceptionnel de Dimanche en politique sur France 3 Alpes et France 3 Rhône-Alpes. Fragmentation de la société, multiplication des crises : François Hollande est revenu sur l'actualité récente qui a marqué le pays. À commencer par le meurtre du jeune Thomas lors d'un bal à Crépol, dans la Drôme.
@fhollande, parrain de la nouvelle Chaire gestion de crise dirigée par @CamChaussinand, s'exprime sur la gestion de crise devant les étudiantes et étudiants de Sciences Po Grenoble-UGA 🎤#crise #nuitdelacrise pic.twitter.com/zLt8vfnABD
— Sciences Po Grenoble - UGA (@SciencesPo38) December 7, 2023
"Être à la hauteur, c'est ne rien laisser passer. Un drame s'est déroulé à Crépol. Un jeune a été tué, cela justifie une transparence la plus totale sur ce qui s'est produit cette nuit-là", déclare-t-il ce 10 décembre dans Dimanche en politique.
Thomas, 16 ans, a été mortellement poignardé dans la nuit du 18 au 19 novembre au cours d'une altercation entre des convives et une dizaine de jeunes extérieurs au village. Neuf personnes, dont trois mineurs, ont été mises en examen quelques jours après les faits tandis que des militants d'ultradroite se sont emparés du décès de l'adolescent, organisant une expédition punitive émaillée de heurts à Romans-sur-Isère.
"La France tient bon"
"Il faut aussi être exemplaire dans la fermeté quand des groupes d'extrême droite se transportent dans une ville et créent le conflit ou peut-être même un incident qui peut dégénérer. On ne peut pas accepter que des jeunes se promènent avec des armes, des couteaux, y compris lorsqu'ils sortent la nuit, ou que des groupes identitaires se mettent en tenue paramilitaire", réagit François Hollande, estimant que "les armes n'ont pas leur place" en France.
Le groupuscule d'ultradroite Division Martel a été dissous le 6 décembre en Conseil des ministres. L'un de ses membres est notamment soupçonné "d'avoir contribué à la coordination sur place" de la manifestation violente de Romans-sur-Isère. Une mouvance d'extrême droite "très bruyante (...) qui a essayé de donner l'idée d'un conflit de civilisation, voire d'une guerre civile", analyse l'ancien président.
L'extrême droite pense que chaque fait divers entretient l'idée que nous ne pourrions plus vivre ensemble, que nous serions menacés dans notre existence.
François Hollande, président de la République (2012 - 2017)Dimanche en politique, France 3 Alpes
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s'est rendu à Crépol le 27 novembre pour une cérémonie en hommage à Thomas. "La mort de Thomas fait courir le risque d'un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur", alertait-il devant la presse, exprimant la détermination de l'État à poursuivre "les lâches" qui ont causé la mort de l'adolescent. "Je pense qu'il faut garder raison", tempère l'ancien chef de l'État en réaction aux propos du ministre délégué.
"Le rôle des responsables politiques, à quelque niveau qu'ils appartiennent, c'est d'appeler la nation à un devoir de cohésion. C'est ce qui me conforte dans l'idée que la France tient bon. Elle a tenu bon pendant les attentats et elle tient bon même en ce moment malgré une succession de drames et de faits divers", constate-t-il. L'entretien complet avec François Hollande est à regarder ce dimanche 10 décembre à partir de 11h25 dans Dimanche en politique sur France 3 Alpes et France 3 Rhône-Alpes.
