Le groupuscule d'ultradroite Division Martel a été dissous en Conseil des ministres, a confirmé ce mercredi 6 décembre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur son compte X.
La dissolution du groupuscule d'ultradroite Division Martel a été officialisée ce mercredi 6 décembre. "Ce groupuscule incite à la violence et à la haine raciale. Il n'a pas sa place dans notre République", a souligné ce mercredi le ministre de l'Intérieur sur son compte X. Le groupe a été dissous en conseil des ministres "conformément aux instructions du Président de la République", ajoute Gérald Darmanin qui publie à ce titre le décret.
Le groupement de fait « Division Martel » a été dissous ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République. Comme le détaille le décret que j’ai présenté, ce groupuscule incite à la violence et à la haine raciale. Il n’a pas sa place… pic.twitter.com/Y7ItFDcqgp
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 6, 2023
"violence et haine raciale"
Selon ce décret de dissolution, la Division Martel prône un combat par la violence "contre les antifas et les personnes issues de l'immigration ou présumées musulmanes" pour "favoriser l'avènement d'une suprématie nationaliste et xénophobe". "Le groupement propage des idées justifiant la discrimination et la haine envers les personnes étrangères ou les Français issus de l'immigration, notamment par leur assimilation à des délinquants ou des criminels", indique le décret, ajoutant que "cette idéologie se traduit par une recherche permanente de confrontation se matérialisant par l'organisation d'opérations punitives à l'encontre de ces personnes".
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 novembre proposer la dissolution de la Division Martel, ainsi que celle de deux autres groupuscules d'ultradroite dont les noms n'ont pas été communiqués et dont la procédure est en cours, a précisé le ministère de l'Intérieur.
Présence présumée à Romans-sur-Isère
Le ministre de l'Intérieur avait souligné, au moment de son annonce, que "les services travaillaient depuis plusieurs mois" sur la Division Martel, dont une personne "est soupçonnée d'avoir contribué à la coordination sur place" de la manifestation violente de Romans-sur-Isère.
Dans la nuit du 25 au 26 novembre, des militants d'ultradroite s'étaient rendus dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dans le but d'en "découdre", selon les autorités, avec les jeunes de ce quartier d'où sont issus plusieurs des mis en cause dans la mort de Thomas, poignardé en marge d'un bal à Crépol.
Dissolutions
D'abord appelée Légionnaires Paris, la Division Martel est présente essentiellement en Ile-de-France. Elle s'est constituée durant le second semestre 2022 pour compter une trentaine de membres. Elle est constituée entre autres d'anciens membres des Zouaves Paris. Elle avait changé dernièrement de nom en référence à la bataille de Poitiers en 732 au cours de laquelle Charles Martel mit fin à l'invasion arabe, rapporte le décret.
Le gouvernement avait déjà dissous, entre mars 2021 et janvier 2022, trois groupuscules d'ultradroite: les Zouaves Paris, Génération identitaire et l'Alvarium. Les deux derniers avaient déposé des recours en annulation, rejetés par le conseil d'Etat.