Figure de l'opposition grenobloise, Matthieu Chamussy a annoncé ce lundi qu'il renonçait à se présenter aux élections municipales. Ses tentatives de rapprochement avec la candidate Emilie Chalas (LREM) n'ont finalement pas abouti.
Une page personnelle et politique se tourne pour Matthieu Chamussy. Le conseiller municipal de sensibilité "gaulliste" a annoncé, sur France 3 Alpes, qu'il ne se présenterait pas aux élections municipales de mars 2020 à Grenoble, après 19 ans d'engagement dans la politique locale. L'élu, un temps encarté à l'UMP, espérait un large rassemblement du centre pour contrer le maire sortant Eric Piolle (EELV) et l'ex ministre Alain Carignon, de retour en politique.
Pour y parvenir, Matthieu Chamussy comptait faire cause commune avec la candidate LREM Emilie Chalas, mais les dissensions étaient trop nombreuses entre eux. L'un des principaux points de friction étant l'endettement de Grenoble où les dépenses de fonctionnement dépassent désormais les 2 000 euros par habitant par an, selon une étude de l'Ifrap pour Le Point.
"Si on ne veut pas aller vers davantage de difficultés, il faut prendre des mesures d'économie et je n'ai pas vu, dans le programme de Mme Chalas, de mesure courageuse qui permette de développer l'avenir de notre ville", a estimé Matthieu Chamussy sur notre plateau. Et d'ajouter : "Je suis sidéré qu'aucun candidat, aucune liste, ne dise dans son projet comment elle va faire pour financer les mesures, les programmes, les promesses qu'elle fait."
À 12h sur @f3Alpes ainsi que sur les ondes de @bleu_isere la version en ligne de @ledauphine et @placegrenet j’expliquerai les raisons pour lesquelles je ne serai pas candidat aux #municipales2020 à #Grenoble
— Matthieu Chamussy (@m_chamussy) January 27, 2020
Grand rassemblement "disloqué"
Également interrogé sur France Bleu Isère, le conseiller municipal de 49 ans a regretté que "le duel Piolle-Carignon monopolise toujours la campagne", pointant du doigt un grand rassemblement tant espéré qui se serait "disloqué" avec l'arrivée d'Olivier Noblecourt (ex-PS) dans la course à la mairie de Grenoble.
L'affaire burkini, qui a secouée la métropole iséroise à l'été 2019, était également un "point de désaccord" entre Matthieu Chamussy et sa potentielle co-listière. L'élu, qui s'était fermement opposé à l'autorisation du port de ce maillot de bain couvrant dans les piscines municipales, déplore de ne pas avoir reçu le soutien de la députée LREM, alors que même le gouvernement était entré dans le débat.
Des dissensions qui ont conduit l'élu à renoncer, à moins de deux mois du scrutin. "L'électeur peut, par défaut, sans enthousiasme, faire un choix au moment du vote mais moi, le responsable politique, ne serait-ce que vis-à-vis des Grenoblois, je devais dire que je ne pouvais pas aller dans cette direction. Je le fais à regrets", ajoute-t-il.
Conseiller municipal d'opposition depuis 2001, souvent décrit comme pugnace et pointilleux, tête de liste UMP face à Eric Piolle et Jérôme Safar en 2014... Autant de dates qui auront marqué la carrière politique de Matthieu Chamussy. "Ce n'est pas parce que je fais de la politique que je suis passionné, c'est parce que je suis passionné que je faisais de la politique. Et cette passion ne va pas s'éteindre", promet-il, disant aborder cette "nouvelle étape personnelle avec sérénité et même avec une certaine forme de curiosité".