Non, France 3 n'a censuré aucune information sur l'incendie de l'église Saint-Jacques à Grenoble

La rédaction de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes est mise en cause sur les réseaux sociaux par des groupuscules nous attaquant sur notre traitement de l'incendie de l'église Saint-Jacques à Grenoble, en janvier. Si l'un de nos papiers a été temporairement dépublié, il ne s'agit pas d'une censure.

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Contrairement à certaines informations relayées sur les réseaux sociaux, la rédaction de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes n'a ni tronqué, ni déformé les informations relatives à l'incendie de l'église Saint-Jacques à Grenoble, survenu le 17 janvier 2019. Parmi ceux qui nous accusent de diffuser des "fake news", Pierre Sautarel, administrateur du blog d'extrême droite "F de Souche", a pointé la suppression de l'un de nos articles intitulé "Non, l'église Saint-Jacques de Grenoble n'a pas été incendiée volontairement en janvier".
 


Cet article, publié le 19 avril par l'un de nos journalistes, a effectivement été dépublié de manière conservatoire ce lundi 7 octobre au vu de la récupération dont il faisait l'objet par ces mêmes auteurs sur les réseaux sociaux et à la lumière des nouvelles conclusions de l'enquête. Pour revenir sur le fond de cette affaire, notre rédaction a décidé, au mois d'avril, de publier un démenti sur l'incendie de l'église Saint-Jacques suite aux nombreuses rumeurs qui circulaient sur les réseaux sociaux.

 

Contrer des publications trompeuses


Peu de temps après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui s'est produit lundi 15 avril, notre article écrit en janvier traitant de l'incendie de l'église a été largement relayé. Dans celui-ci, intitulé "VIDEOS. Grenoble : un incendie ravage une église, 106 personnes sont évacuées", nous revenions de manière factuelle sur ce qu'il s'était produit le soir de l'incendie : le nombre de personnes évacuées, les dommages subis par l'édifice religieux...

Partagé sur Facebook, notamment par Damoclès, réseau connu pour partager régulièrement de fausses informations, le papier a fait une importante flambée dans nos audiences. Problème : dans les commentaires, de nombreux internautes mettaient en doute la thèse accidentelle, privilégiée "à 95%" par le parquet à l'époque. Par ailleurs, beaucoup pensaient qu'il s'agissait d'un fait récent alors que l'incendie remontait à plus de trois mois en arrière.
 

C'est pourquoi nous avons publié un article pour remettre les choses à plat et expliquer ce que l'on savait de l'enquête à l'époque, démentant ce que beaucoup d'internautes pensaient en lisant la publication de Damoclès et de nombreuses autres pages partageant fréquemment des intox.

 

Mesure temporaire


Mais début octobre, l'enquête a pris un nouveau tournant, privilégiant la piste criminelle suite à de nouveaux rapports d'analyses qui n'étaient pas encore connus à l'époque. Voyant que notre papier "Non, l'église Saint-Jacques de Grenoble n'a pas été incendiée volontairement en janvier" remontait dans nos audiences de manière rapide, nous avons préféré le dépublier temporairement, le temps de l'actualiser, étant donné que les informations qu'il comportait n'étaient plus d'actualité. En lieu et place de l'ancien article, nous publions donc ce démenti pour revenir sur notre traitement de l'information.
 
Nous maintenons toutefois son contenu : il était erroné de laisser penser, à cette époque, que l'incendie de l'église Saint-Jacques était d'origine criminelle puisqu'aucun élément de l'enquête n'attestait cette thèse. Deux rapports avaient été rendus par des experts en incendie, concluant à un incident accidentel d'origine électrique, donc accidentel.

Depuis l'annonce par le parquet de la requalification de l'enquête en incendie volontaire, information révélée par Le Dauphiné Libéré, nous avons par ailleurs largement traité l'information, en donnant notamment la parole à l'évêque de Grenoble qui s'est exprimé sur ces nouveaux éléments. La dépublication de l'article n'était en aucun cas un acte de censure ou une tentative de désinformation mais bien une mesure d'urgence pour ne pas induire nos lecteurs en erreur.

Nos confrères de CheckNews, service de vérification de l'information au sein du journal Libération, se sont penchés sur cette question et publieront prochainement un article dans le cadre duquel nous avons également été interrogés sur les raisons de cette dépublication.

 
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