Le Parlement a définitivement adopté ce lundi une proposition de loi permettant le déploiement de RER métropolitains dans 10 grandes villes de France dont Grenoble, malgré les doutes concernant leur financement. Dans la métropole, le projet est estimé à 1 milliard d’euros.
Un peu plus d'un an après la déclaration d'Emmanuel Macron annonçant sa volonté de créer des RER "dans dix métropoles françaises", la loi permettant de développer ces nouveaux services a été définitivement adoptée lundi 18 décembre au Parlement, malgré les doutes subsistant sur le financement de ces projets.
🔴 Le Sénat a définitivement adopté la proposition de loi relative aux services express régionaux métropolitains, dans sa rédaction issue de la commission mixte paritaire. #CMP #DirectSénat
— Sénat (@Senat) December 18, 2023
La loi en clair :
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"Un projet écologique"
Le texte a été voté à l'unanimité par le Sénat, quelques jours après une adoption à l'Assemblée nationale. Il donne un cadre juridique à ces grands projets de "services express régionaux métropolitains" (SERM), l'équivalent des RER en Ile-de-France.
"C'est un grand texte écologique", a estimé le ministre des Transports Clément Beaune devant les sénateurs, assurant que cette loi permettra à terme "à des millions de Français des périphéries d'avoir accès à des solutions de transports collectifs".
Il s'agit d'offrir plus qu'un service ferroviaire amélioré, avec des trains cadencés toutes les 10 à 15 minutes et des liaisons radiales traversant les grandes métropoles.
"Rester lucides"
Clément Beaune a fait de ce chantier l'une des priorités de son ministère et un pilier du plan d'avenir pour les transports en février. Elisabeth Borne avait alors promis 100 milliards d'euros pour les transports d'ici à 2040.
"Il reste encore beaucoup à faire dans nos territoires pour voir sortir de terre dix services express régionaux d'ici à dix ans. Nous devons rester lucides : ce texte ne résout pas le problème du financement, en investissement et surtout en fonctionnement", a néanmoins alerté le rapporteur au Sénat Philippe Tabarot (Les Républicains).
Pour le moment, le gouvernement a promis une première enveloppe de 767 millions d'euros pour aider à démarrer les projets, ventilée dans le cadre des contrats de plan Etat-région (CPER), en cours de signature.
Trois lignes à Grenoble
À Grenoble, le projet est dans les cartons depuis plusieurs années déjà. Trois lignes pourraient ainsi voir le jour :
- Rives - Brignoud : un train chaque 1/4 d'heure ;
- Saint-Marcellin-Gières : un train chaque 1/2 heure ;
- Clelles-Grenoble : un train chaque 1/2 heure.
Les sommes nécessaires à l'aboutissement de ces projets sont colossales. Le coût total des RER métropolitains est évalué entre 15 et 20 milliards d'euros par le Conseil d'orientation des infrastructures. Une conférence nationale sur le financement doit se tenir d'ici au 30 juin. À Grenoble, le projet estimé à un milliard d’euros ne devrait pas voir le jour avant 2035.