Sciences Po Grenoble : un "comité de personnalités" pour tourner la page de la crise

Enlisée depuis plusieurs mois dans une polémique sur la liberté d'expression, la direction de Sciences Po Grenoble a officialisé, ce jeudi 20 janvier, la formation d'un "comité de personnalités", qui sera chargé de conseiller et restaurer un "climat serein".

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L'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble va se doter d'un comité de personnalités destiné à conseiller sa direction et à œuvrer à "la restauration d'un climat serein", a-t-il indiqué ce jeudi 20 janvier.

Le comité, composé de six personnes, universitaires, spécialistes de questions humanitaires, de lutte contre le racisme ou de gestion de crise, est nommé pour une durée initiale de six mois qui pourra être prolongée.

Une polémique et la suspension d'un professeur

"L'année 2021 a été une année difficile pour Sciences Po Grenoble - UGA, dont les personnels, enseignants et étudiants ont été fortement affectés par des polémiques particulièrement éloignées de la réalité de leur quotidien", explique l'établissement.

La polémique au sujet de l'IEP Grenoble avait débuté fin 2020 par un échange de courriels véhéments entre deux de ses enseignants à propos d'une journée de débats intitulée "racisme, antisémitisme et islamophobie".

L'un d'eux, le professeur de civilisation allemande Klaus Kinzler a été suspendu en décembre par la direction pour "propos diffamatoires". Il avait également fait l'objet de nombreuses critiques de la part d'étudiants. Des étudiants avaient demandé des sanctions et avaient affiché des banderoles et des collages au sein de l'établissement.

"Garantir la qualité du dialogue"

"L'aspiration à la sérénité et au retour aux fondamentaux (...) est générale", ajoute la direction en allusion à la polémique qui lui a valu des attaques de responsables politiques et une sanction financière décidée par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

La crise a profondément marqué nos équipes et nos étudiants.

Sabine Saurugger, directrice de l'IEP.

Cette "crise a profondément marqué nos équipes et nos étudiants", déplore la directrice de l'IEP, Sabine Saurugger, qui dit vouloir "désormais (aller) de l'avant, avec une série d'actions très concrètes qui seront déployées tout au long du semestre à venir et de l'année 2022".

Les membres du comité, coordonné par le politologue Olivier Costa, ont été choisis "pour leur expertise dans le débat démocratique et ses enjeux actuels, la communication, la lutte contre les discriminations et pour la laïcité, leur connaissance de Sciences Po Grenoble-UGA et du fonctionnement des Instituts d'Etudes Politiques de manière générale", précise l'IEP.

Leurs travaux viseront notamment à "garantir la qualité du dialogue parmi les enseignants et étudiants" en interne, à "faire face au défi de la liberté d'expression et de la liberté académique dans une société traversée par des tensions croissantes", "mieux prévenir les dérives de comportements minoritaires et des réseaux sociaux" et protéger la "réputation" de l'école, indique la direction.

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