Trafiquants armés à Grenoble : le rappeur Corbak Hood a été interpellé

Un homme a été interpellé dans l'affaire des vidéos polémiques tournées dans le quartier Mistral de Grenoble. Corbak Hood, rappeur dont le clip met en scène des hommes armés, a été placé en garde à vue mercredi. Il est entendu par la police judiciaire.

Le rappeur Corbak Hood, à l'origine de la polémique sur les vidéos de trafiquants armés à la cité Mistral, a été interpellé mercredi 2 septembre, a annoncé le procureur de la République de Grenoble. Le jeune homme de 16 ans a diffusé un clip dans lequel apparaissent des hommes en armes devant un point de deal à Grenoble.

Dans une interview accordée à France 3 Alpes, il prétend que tout était "mis en scène" pour faire le "buzz". Les armes seraient factices et la drogue du cannabidiol. Et les deux vidéos publiées quelques jours avant la sortie de son clip étaient, selon lui, des "fuites" orchestrées pour attirer l'attention sur son titre "Chicagre". Mais la première vidéo, filmée de haut et présentant des individus armés et vêtus de gilets pare-balles, n'est pas reprise dans son clip.
 
Ces images avaient créé des remous jusqu'au sommet de l'Etat, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ayant ordonné une opération de police dans le quartier Mistral. Clip de rap ou scène de trafic de stupéfiants ? Corbak Hood devra s'en expliquer devant les enquêteurs de la police judiciaire de Grenoble.

Il a été placé en garde à vue pour "provocation à l'usage ou au trafic de stupéfiants", "provocation à l'usage de substances présentées comme douées d'effets stupéfiants", "provocation, non suivie d'effets au crime ou au délit par parole", "port prohibé d'armes" et "injures publiques envers une personne dépositaire de l’autorité publique", indique le procureur. Il précise, mercredi soir, que sa garde à vue a été prolongée de 24 heures.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble pour faire la lumière sur cette affaire. "Il s’agit en effet de savoir qui a fabriqué ces vidéos, ce qu’il en est de la nature exacte des armes et de la drogue exposées et des liens entre les vidéastes et les trafiquants de stupéfiants du quartier", a fait savoir le procureur Eric Vaillant.

 

Permanences "aléatoires" à Mistral


Dans le même temps mercredi, la Directrice départementale de la Sécurité publique (DDSP) en Isère, Fabienne Lewandowski, a installé un bureau dans le quartier Mistral, dans un local réquisitionné auprès du bailleur social et dûment signalé aux habitants, pour y passer une première matinée.

Si l'idée de permanences "aléatoires" d'un jour ou deux demi-journées par semaine a "mûri pendant le confinement", c'est "l'actualité qui a décidé" du premier quartier de Grenoble où ce dispositif serait mis en place, a dit la responsable à l'AFP.

Cette expérimentation, baptisée "No business", vise à enrayer le trafic de stupéfiants par la présence physique : "Ce sont des entreprises criminelles mais aussi commerciales, alors quand on sera là, il n'y aura pas de business et ils perdront de l'argent", assure Mme Lewandowski. Cela vient "à côté du travail quotidien classique, judiciaire et de voie publique".

Ces permanences qui seront assurées par la DDSP en personne, son adjoint ou des cadres, visent aussi à rappeler que "la maîtrise du territoire n'appartient pas à une poignée qui privatise l'espace public pour des activités délinquantes", a ajouté la patronne de la police iséroise.

 
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