L’Isérois, né à Pont-de-Beauvoisin, Léo Bergère vient d’être sacré champion du monde de triathlon samedi en remportant la finale du circuit WTCS à Abou Dhabi. Le jeune homme de 26 ans conclut en beauté sa saison marquée aussi par sa couronne continentale conquise à Munich en août.
Au bout d'une ultime course en apothéose, le Français Léo Bergère a été sacré champion du monde de triathlon samedi en remportant la finale du circuit WTCS à Abou Dhabi après une heure et 44 minutes d'un thriller scotchant. "Les meilleurs scénaristes hollywoodiens doivent s'inspirer de ce type de course", soufflait encore une heure après l'arrivée le directeur technique national de la Fédération française, Benjamin Maze.
À 26 ans, Léo Bergère devient le troisième triathlète français titré après Olivier Marceau (2000) puis Vincent Luis (2019 et 2020). Il conclut en beauté sa saison marquée aussi par sa couronne continentale conquise à Munich en août dernier.
L’effet domino
L'Isérois, qui a éclos en un an au plus haut niveau, a signé au passage sa première victoire dans une étape du circuit WTCS. Mais l'emporter dans la course de samedi ne suffisait pas pour le champion d'Europe français, troisième du classement général avant cette ultime étape de la saison.
Il fallait que le N.1, le Néo-Zélandais Hayden Wilde, finisse au-delà du Top 5, et que le N.2, le Britannique Alex Yee, soit repoussé du podium. Le scénario s'est réalisé à chaque fois à une place près, jusqu'aux derniers mètres grâce au Belge Jelle Geens qui a soufflé au sprint la troisième place à Alex Yee.
À vingt mois des Jeux olympiques de Paris 2024, la stratégie agressive de l'équipe de France a fonctionné à merveille. Léo Bergère, accompagné de ses compatriotes Vincent Luis et Pierre Le Corre, a basculé au sein d'un groupe de neuf coureurs, avec plus d'une trentaine de secondes d'avance sur ses rivaux, à l'issue de la section cyclisme de cette course en format olympique (1500 mètres de natation, 40 kilomètres à vélo et 10 kilomètres de course à pied).
Les Bleus avaient piégé comme prévu Wilde et Yee, moins bon nageurs, qui n'ont pu remonter suffisamment leur retard à pied (4e et 6e).
La folie Bergère
Il s'agit de la saison de la révélation pour Léo Bergère qui a signé quatre podiums, dont une deuxième place à Leeds au printemps. Avant son titre européen cet été, le triathlète français disait avoir eu un "déclic" et dépassé un "petit blocage", notamment grâce à son travail avec une préparatrice mentale.
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Les résultats ont suivi et lui ont insufflé la confiance qui lui manquait pour adopter une stratégie agressive, signature de l'équipe de France. À l'image de sa première grande victoire au plus haut niveau aux Championnats d'Europe à Munich lors d'un triplé français mémorable, avec Pierre Le Corre et Dorian Coninx.
Après la désillusion de Tokyo l'an passé marquée par la 13e place de Vincent Luis et la 21e de Léo Bergère, l'équipe de France a rebondi. Et Vincent Luis, septième samedi, aussi : le double champion du monde achève sa saison noire par une cinquième place au classement général. Malgré son problème de tachycardie en course au printemps, qui a nécessité une opération, et sa déchirure de l'aponévrose d'un tendon d'Achille cet été.
"Sur la course la plus importante de cette saison 2022, notre moment fort, on a une stratégie d'équipe, annoncée, assumée et qui a fonctionné", savoure Benjamin Maze, avant d’ajouter, "ça donne beaucoup de satisfaction, au-delà du résultat, sur le processus mis en place pour ce cycle olympique jusqu'à Paris-2024."