Violences urbaines à Grenoble : jusqu'à 6 mois de prison ferme pour les premiers émeutiers condamnés

Trente personnes étaient jugées en comparution immédiate ce dimanche à Grenoble à la suite des émeutes liées à la mort de Nahel, tué par un tir policier. Les condamnations vont jusqu'à 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt tandis que huit prévenus ont été relaxés.

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Bâtiments incendiés, vitrines brisées et boutiques pillées. Les émeutes qui se sont produites dans la nuit de vendredi à samedi ont laissé le centre-ville de Grenoble dévasté. Une cinquantaine de commerce ont été victimes de pillages au cours de cette nuit marquée par des violences urbaines liées à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier à Nanterre.

Sur les 53 personnes interpellées"la plupart en flagrant délit", 30 ont été jugées dimanche 2 juillet, principalement pour des faits de "tentatives de vol en réunion" et "vol en réunion". Quelques mineurs interpellés à la suite de cette nuit d'émeutes seront jugés ultérieurement par le juge des enfants, selon les informations de l'AFP.

Le parquet de Grenoble s'est organisé pour faire face à cette "situation exceptionnelle" au vu, notamment, du nombre de prévenus. Les audiences de comparution immédiate se sont déroulées dans deux salles du tribunal et ont nécessité de nombreux moyens judiciaires et policiers un jour de week-end. La dernière audience a pris fin à 0h20.

Peines de prison ferme et relaxes

Sur l'ensemble des personnes jugées, cinq ont été condamnées à des peines de prison ferme allant de 3 à 6 mois avec mandat de dépôt, a indiqué le procureur de la République Eric Vaillant. Au moins sept autres purgeront leur peine sous surveillance électronique et deux effectueront des peines de travail d’intérêt général. Quatre prévenus ont écopé de peines de prison avec sursis et huit relaxes ont été prononcées, dont sept pour des irrégularités de procédure.

"Je suis venu à 20 heures pour manifester pacifiquement, puis c’est parti en cacahuète et je me suis laissé emporter", a indiqué à la barre un jeune homme de 18 ans, interpellé les bras chargés de parfums et de vêtements de marque. Comme beaucoup de prévenus qui comparaissaient dimanche, son casier judiciaire était vierge. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme, aménageable à domicile.

Quelques-uns ont tenté de justifier leur présence en centre-ville par une participation à une "marche silencieuse" en hommage au jeune Nahel, qui aurait ensuite tourné à l'émeute. La plupart ont plaidé la "tentation" et un "effet de groupe" devant l'ampleur des pillages et la confusion de la situation.

Dossiers "confus"

"Ces audiences sont indispensables pour juger ces faits graves. Des émeutiers cherchent à s’en prendre à des commerces, cherchent à créer du chaos", a fait valoir le procureur de la République avant le début des audiences, annonçant des réquisitions "empreintes de fermeté".

Critiqué sur ces réquisitions - allant de 6 à 8 mois de prison - par les avocats de la défense, le procureur a répondu qu'il ne s'agissait pas là "d'actes isolés", mais de "pillages en réunion, en meute". De nombreux avocats de la défense ont également soulevé des vices de procédure, et dénoncé des dossiers "vides", "confus" et "des légèretés dans la procédure".

La suite du week-end a été plus calme : les effectifs de CRS ont été doublés, dans la nuit de samedi à dimanche, avec quelque 432 policiers et gendarmes engagés en Isère. Cinq personnes ont été interpellées dans le département cette nuit-là.

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