Depuis sa mise en examen, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau ne s'est pas exprimé devant une caméra au sujet du chantage dont aurait été victime son ancien premier adjoint Gilles Artigues. Il le fait pour la première fois, au micro de France 3.
Depuis l'éclatement de l'affaire du chantage à la vidéo intime, révélé par Médiapart, le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau se fait rare en public. Ce vendredi 26 mai, l'élu s'est rendu aux commémorations du 79ᵉ anniversaire du bombardement de Saint-Etienne. Depuis sa mise en examen, il ne s'était pas exprimé devant une caméra, il l'a fait au micro de France 3 ce vendredi matin.
"Le plus dur pour moi, c'est que depuis neuf mois, on n'entend qu'une seule version de cette histoire, celle des accusateurs et d'un média, qui a sélectionné des bribes d'enregistrement, des bribes de documents pour créditer l'histoire qu'il raconte. La véritable histoire est dans le dossier de l'instruction et dans sa globalité, non pas en diffusant telle ou telle phrase ou en diffusant tel ou tel montage audio. J'ai une grande hâte que le juge puisse révéler la vérité, qui n'est pas celle qu'on nous assène depuis neuf mois."
N'avez-vous aucune responsabilité dans cette affaire ?
"Je suis innocent et je vais mettre toute mon énergie et ma détermination, comme je le fais depuis de très nombreuses années pour préparer l'avenir de la ville, à démontrer mon innocence."
Mais vous saviez pour la vidéo ?
"Je ne rentrerai pas dans ce genre de détails, je parle au juge."
Rappel des faits
En août 2022, le média d'investigation Médiapart révèle une affaire de chantage à la vidéo intime à la mairie de Saint-Etienne. Affaire qui impliquerait le maire Gaël Perdriau, son ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, son ancien adjoint Samy Kéfi-Jérôme et l'ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet. La victime du chantage serait Gilles Artigues, l'ancien premier adjoint. L'homme politique, catholique conservateur, aurait été filmé à son insu dans une chambre d'hôtel avec un escort gay.
Au début de l'affaire, Gaël Perdriau affirme n'être au courant de rien, dénonçant même une "machination politique " de son camp, pour l'écarter de la course à la présidence des Républicains. Une ligne de défense mise à mal par Médiapart, qui publie un nouvel enregistrement. Celui-ci prouverait que le maire de Saint-Etienne était tout à fait au courant de l'existence de cette vidéo intime.
L'élu qui a été exclu de son parti, après sa première garde à vue à la mi-septembre, a refusé d'abandonner ses mandats électifs, si ce n'est une mise en retrait de la présidence de la Métropole.
Le 6 avril 2023, le maire a été mis en examen pour chantage et placé sous statut de témoin assisté, pour "détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique". Le chantage aurait été rétribué via des prestations fictives facturées à deux associations locales, subventionnées par la mairie.
Jeudi 25 mai, les élus de la Métropole ont décidé de réduire l'indemnité mensuelle (de 2910 euros brut à 1479 euros), que touchait toujours Gaël Perdriau, malgré son retrait de la présidence de Saint-Étienne Métropole depuis cinq mois.
