Alors que la justice doit rendre sa décision mercredi 30 novembre sur l'interdiction ou non de publier des enregistrements de Gaël Perdriau par Mediapart, les élus de Saint-Etienne doivent se réunir en conseil municipal ce lundi 28, dans l'après-midi. L'ambiance s'annonce tendue.
En l'espace de 2 mois, c'est un conseil municipal de plus qui se déroule dans une "affaire" pour le maire Gaël Perdriau. Après l'affaire de la sextape, la justice doit dire si elle autorise la publication de nouveaux enregistrements de Mediapart, pris dans le bureau du maire. En effet, arguant que ces enregistrements ont été réalisés dans un cadre privé, Gaël Perdriau a obtenu d'un juge qu'ils ne soient pas diffusés. Après le premier adjoint Gilles Artigues, ces enregistrements concerneraient le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, selon le journal Le Monde.
Face à cette interdiction de publication des enregistrements, les avocats de Mediapart se sont défendus devant le juge vendredi. Ils parlent de "censure préalable", "une première depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse".
Gaël Perdriau dénonce un complot
Devant la presse ce matin, Gaël Perdriau a non seulement estimé que ces enregistrements ont été faits à son insu et de façon illégale, mais a dénoncé à nouveau un complot ourdi par "un groupe de gens" dont Gilles Artigues. Il compte donc sur la justice pour révéler ces faits.
Un conseil sous haute tension
Depuis 2 mois, ces enregistrements polluent la vie politique de Saint-Etienne. D'ailleurs Gilles Artigues, premier adjoint victime dans l'affaire de la sextape, est à nouveau absent pour ce nouveau conseil municipal.
Vous jouez la carte du pourrissement
Pierrick Courbon, opposition ps
En préambule de la session de ce 28 novembre, l'opposition rappelle l'image désastreuse que donnent ces affaires à la ville de Saint-Etienne. "Vous jouez la carte du pourrissement " selon le socialiste Pierrick Courbon qui reproche à son maire de ne pas démissionner et de "diriger la ville comme si de rien n'était". Le conseiller municipal ne peut pas " imaginer une ambiance de travail sereine, là où certains de vos ex-colistiers refusent de siéger à vos côtés ou le font sans étiquette ". Il s'inquiète également des " moyens inédits pour cacher " des informations, " les dernières révélations laissent augurer du pire " ajoute Pierrick Courbon.
Pierre Gauttierri , toujours présent?
L'élu révèle également "le vrai-faux départ du directeur de cabinet" de Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri. "Il est toujours invité aux réunion avec un nouveau téléphone, car l'ancien a été saisi, aux frais du contribuable."
L'écologiste Olivier Longeon regrette "l'entêtement néfaste" de Gaël Perdriau, qui fait de Saint-Etienne "la risée de la France".
"Venons-nous de toucher le fond?" s'interroge le communiste Michel Nebout. Cet élu d'opposition reproche à Gaël Perdriau d'aggraver "la crise politique depuis fin août en empêchant la presse de faire son travail". Avant de concluer: "votre présence à la tête de l'exécutif est une faute éthique et politique ".
Du côté des élus de la majorité, promesse est faite de travailler pour le bien de la ville en attendant que la justice se prononce sur ces affaires.
Manifestation à 17h30
Lors de la session du 26 septembre dernier, des stéphanois sont venus fêter le "pot de départ" de leur maire devant l'hôtel de ville. Mais Gaël Perdriau reste à son poste, et les appels à se réunir ont repris pour ce nouveau conseil. Ainsi, Antton Rouget, journaliste de Mediapart qui travaille sur les enregistrements, a rencontré des stéphanois qui "tenterons de savoir ce que Gaël Perdriau cherche absolument à cacher".
Dans l'opposition, Johann Cesa, premier secrétaire fédéral du PS Loire et conseiller régional, demande à se réunir devant l'hôtel de ville "pour exiger de Gaël Perdriau qu'il se retire de son mandat de maire."