Dans un nouveau communiqué, 117 membres de l'université Jean Monnet à Saint-Etienne souhaitent élire un nouveau Conseil d'administration et voir partir leur présidente. Une seule option s'offre à eux selon le rectorat: que les deux tiers du conseil démissionnent individuellement.
Plus les semaines passent, et plus l'université Jean Monnet (UJM) à Saint-Etienne semble s'enfoncer dans la crise. Ce vendredi 13 novembre encore, la présidente et ses opposants se sont échangés des messages sans tomber d'accord.
Un projet de fusion lyonno-stéphanois coulé
La présidente de l'université Jean Monnet Michèle Cottier en avait fait le cheval de bataille de son deuxième mandat. Le projet IDEX devait fusionner son université avec celles de Lyon 1, Lyon 3 et l'Ecole normale supérieure. Mais le projet ne passe pas. 12 vice-présidents de l'UJM démissionnent en juillet dernier. Ils craignent une absorption de leur université et une perte d'autonomie. Ils ne veulent pas que leur Conseil d'administration vote pour ce projet.La situation continue à se tendre durant l'été. À tel point que Michèle Cottier porte plainte pour diffamation après avoir reçu des lettres anonymes.
Une situation intenable qui poussera le Conseil d'administration à désavouer sa présidente en rejettant le projet IDEX au mois d'octobre. Le ministère stoppera alors le projet quelques jours plus tard.
Demande de nouvelles élections
Après ce revers, les opposants au projet s'attendaient à "une ouverture au dialogue, une ouverture au débat" de la part de leur présidente. Ils ont attendu jusqu'à ce vendredi 13 novembre. Dans un communiqué, ces 117 membres de l'université -parmi lesquels le doyen de la faculté de droit, des directeurs de facultés, de départements d'études et d'instituts- demandent "une issue démocratique, passant par le renouvellement des instances et de la gouvernance de l’UJM"."Nous sommes plus de 15 jours après le vote" explique Stéphane Riou, ex-vice-président démissionnaire, "nous attendions une parole de la présidente mais elle n'est jamais venue. Nous pensons que l'établissement disfonctionne car elle n'a plus d'équipe présidentielle depuis juillet." L'ancien vice-président souhaite tourner la page Cottier.
Quel est l'avenir de l'UJM après l'IDEX. On aurait aimé entendre Michèle Cottier là-dessus. Il y a deux échéances importantes au printemps qui demandent beaucoup de préparation et de réflexion: la contractualisation avec l'Etat et l'accréditation des formations pour les cinq prochaines années. Les conditions ne sont pas réunies pour s'y préparer.
La présidente poursuit sa route
Dans une réponse à ce dernier communiqué, Michèle Cottier explique que "nous sommes entrés dans une nouvelle période que je me dois d'éclaircir avec vous". Elle évoque l'arrêt de l'IDEX et donc de "l’interruption des financements (qui) soulève notamment la soutenabilité de nombreux projets" et de "définir ensemble les priorités pour l’avenir". Une réponse qui n'évoque en aucun cas une démission.
Le rectorat en appelle à la responsabilité du Conseil d'administration
Gabriele Fioni, nouveau recteur délégué pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, est conscient des difficultés organisationnelles au sein de l'université. Mais d'un point de vue administratif, "l'établissement fonctionne, il n'y a pas de problème de gestion". Il douche aussi ceux qui espèrent qu'il dissolve le Conseil d'administration. "Je n'ai pas ce pouvoir et il n'y a pas d'exception"."Si ceux qui se sont exprimés contre l'IDEX de mandent des élections, la seule solution, pour qu'elles se tiennent, est que les deux tiers des 35 membres du Conseil d'administration démissionnent individuellement."117 signataires, c'est beaucoup mais ce n'est pas la majorité. C'est tout de même un signe qu'il y a un malaise. Il y a des instances, il faut que le dialogue puisse avoir lieu. J'appelle à la responsabilité du Conseil d'administration.
À bon entendeur.